Catégorie: Photos

Dimanche 04 Mar 2012

Aanaarjävri

Rentrés, décongelés, défumés.
J'attends le retour de mon appareil photo principal pour vous faire partager quelques moments de notre périple en glaciaire.

Il en a de la chance, ce coquinou d'appareil photo : il erre actuellement entre Inari et Helsinki, aux bons soins de la "Posti" finlandaise. Il en est à son second aller-retour... il a droit à du rab de neige, de rennes et de Lapin !

Il me tarde de vous raconter tout ça.

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=> Je n'ai rien à voir avec les auteurs de ces 7 commentaires

Jeudi 27 Oct 2011

L'homme d'expérience

Hop-là.
Ça commence à sentir le vieil enclos froid ici.

Bon, ouvrons les volets, changeons la litière poussiéreuse contre une belle couche de foin propre, et virons les toiles d'araignées qui encombrent le plafond de ma bergerie.

Et dissertons, le coude sur la cheminée, de l'expérience.

- - -



L'homme d'expérience sait.

Il sait, par exemple, qu'il est impossible de dormir dans un train de nuit, quand on y choisit l'option "siège inclinable trop pas cher huhu".

L'homme d'expérience sait aussi qu'il n'y a rien à faire à la gare de Chambéry entre 5h et 6h30 du matin. Tout est fermé, et le banc n'est pas d'un confort suffisant pour s'y reposer. Donc dans sa grande sagesse, il choisira plutôt un train direct, pour éviter ce genre de changements absurdes.

Ses facultés d'organisations lui éviteront d'arriver fracassé à Modane au petit matin.

.

L'homme d'expérience a connaissance de la physiologie humaine.
Il sait que pour monter abruptement 2000m de dénivelés et passer un col à 3000, il faut avoir déjeuné un minimum. Et pas se contenter de tenir sur le dernier repas de la veille.
Sinon, il morfle.
Grave.

.

L'homme d'expérience connait la traitrise des plaques de glace en face nord, à la descente du col.
Il ne se laisse pas surprendre, il sort son piolet au lieu de glisser sur le cul de manière plus qu'hasardeuse dans les pentes abruptes, au risque que ledit piolet accroché au sac ne se coince inconsidérément dans la première caillasse venue au moment où il arrivait juste à se remettre debout, manquant par là-même de l'empaler il s'en est fallu d'un poil la sacré putain de sa mère la pute*.

*Oui, la communion avec avec les sommets de Mere Nature rend parfois grossier.

-

Dans sa Grande Sapience, il n'ignore point que la nuit tombe vite fin octobre, et que les montagnes s'enflammant dans le lointain, c'est bien joli, mais que ça annonce la nuit et une belle chute des températures.
En conséquence, il part à la recherche d'un coin de bivouac tout de suite, au lieu de continuer à faire l'andouille dans les rochers du Rateau d'Aussois.
Ainsi il ne termine pas son périple transit à la lueur défaillante de la frontale dont il n'a pas vérifié les piles avant de partir.

-

L'homme d'expérience, randonneur aguerri, sait que pour passer une bonne nuit à la belle étoile en montagne, il doit s'être copieusement sustenté d'un plat bien chaud et consistant le soir. Surtout s'il n'a ni déjeuné, ni dormi depuis 36h.
De fait, il ne s'endormira pas en laissant sa purée lyophilisée se figer lentemement dans son bol, arguant que "pff, crevé, dodo, plus faim et pis t'façon ma loupiote est morte, j'y vois comme à travers le trou du cul d'une pelle".

-

L'homme d'expérience, plein de bon sens, se couvrira les jambes d'un pull supplémentaire, lorsqu'il se réveillera les pieds glacés à 1, 2, 3, 4, 5 et 6h du matin.
Il ne le laissera pas bêtement dans son sac.

Il n'arrive jamais à l'homme d'expérience de devoir décongeler le contenu de sa poche à eau au réveil, car il a eu le discernement de l'isoler avant de se coucher. En conséquence, le randonneur aguerri, contrairement au blaireau, déjeune d'un grand bol de chocolat chaud.
Pas du bloc de purée congelé de la veille au soir, à casser à coup de piolet.

-

Lorsqu'il est en montagne, le randonneur s'arrête pour observer la faune.
Le cas où c'est la faune qui s'approche pour observer le randonneur ronflant sur un rocher depuis deux bonnes heures est extrêmement rare...


(Là il s'agit manifestement d'une femelle, elle a un collier et des boucles d'oreilles)

- - -


Bon, sachant que j'ai scrupuleusement enchainé TOUTES les erreurs listées ci-dessus lors de mon dernier crapahut, je crois que je vais définitivement laisser tomber la randonnée.

Pour me consacrer au tricot de plage sur scrabble.

Permalien Posté par You à 22:58, Catégories: Balade, Photos,   -  
=> 15 commentaires ? Mais c'est Byzance-les-Bains !

Vendredi 26 Aoû 2011

Capra Ibex Debilum

Vous avais-je dit que j'étais retourné en Vanoise en juin dernier ?
Non ?
Je suis impardonnable.

Cette fois-ci, j'avais un plan : faire l'andouille dans deux via ferrata, situées de part et d'autre du Parc National de la Vanoise. Et relier les deux à pied, bien entendu. Et en évitant de redescendre sous les 2000m, parce que bon, autant en profiter à fond.

Qu'en dire sinon que c'était merveilleux ?

Le problème de ce genre d'escapade, c'est que c'est éminemment dangereux.
Non point que le baguenaudage alpin en hermite soit particulièrement périlleux. Rien à redire non plus sur la pratique de la via ferrata en solo.

Non, le danger vient des rencontres terrifiantes qu'on y fait.

Phase 1 : Coucou !

Phase 2 : Mais qui c'est ? Viens me voir !

Phase 3 : Snif snif snif...

Phase 4 : Mais oui, Marmottine, c'est bien moi !

Phase 5 : Hé mais ! Oulà, ho mais... non mais... aïeu ?!

Phase 666 : HAAAAAAAAA !!!!

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=> Lisez l'exégèse complète de ce post en 12 volumes !

Dimanche 15 Mai 2011

Au vert

Bon, donc, 3 jours au vert en Chartreuse fin avril.

Alors la Chartreuse, c'est la nature sauvage :
Boue !
"Là où il y a une volonté, il y a un chemin", aurait dit Winston Ilitch Tseu.
Ben voyons. Suffit d'avoir des cuissardes.
J'étais en baskets de trail...

La Chartreuse, c'est sauvage, ET grivois :
Guili-guili
"Trilobite avec les doigts" (dixit La petite Huguette, air connu)
Ok, je sais, ce n'est pas un gros trilobite, mais une énorme amonite (phaloïde ?)

La Chartreuse, c'est très beau veau :
Gastronomie de nos alpages : le lyoph'
Gastronomie de nos alpages : le lyoph'
"Bravo le veau !"

La Chartreuse, c'est des chamois dans votre cuisine au petit déj:
Petit déj' sur les genoux de Rousseau
Petit déj' sur les genoux de Rousseau.
(Un chamois m'avait piqué mon appareil photo)

La Chartreuse, c'est aussi une liqueur monastique mystique et mythique qui permet aux initiés, donc, de voir des trucs roses :
La Licorne Invisible Rose des Alpages
Si vous aviez la foi, vous pourriez voir la Licorne Rose Invisible en majesté.
Allez chez l’oculiste, bande de mécréants.

"L'or des genêts et la pourpre des bruyères frappaient mes yeux
d'un luxe qui touchait mon cœur" :
Petit matin brumeux
"La Chartreuse, ça déboite grave sa race", dixit Jean-Jacques, un gars du coin un peu simplet qui habitait à un jet de pierre de là.

La Chartreuse, c'est mimi-néral :
Des ptits lapiaz !
Petits lapiaz cromeugnons s'ébattant dans la montagne.
Et par conséquent un réseau unique de kilomètres de terriers, failles, boyaux, gouffres béants qui ne demandent qu'à happer les chevilles délicates de l'imprudent voyageur. Voire ledit voyageur tout entier. Sales bêtes.

Ce qui est en haut (quand on est en bas) :
Ce qui est en haut
"Halt sunt li pui, et li val tenebrus"
(in Chanson de Roland, un gars pas du tout du coin)

Ce qui est en bas (quand on est en haut)
Ce qui est en bas
"La mer ! La mer !"
(Xénophon - un gars pas du coin non plus, un peu perdu et pas très observateur)

Ce qui est, euh, bin, là :

"Et sur elle courbé, l'ardent Imperator,
Vit dans ses larges yeux étoilés de points d'or
Toute une mer immense où fuyaient des galères."
(Hérédia, qui n'est jamais passé dans le coin et ne sait donc pas ce qu'il a raté)

En parlant d'yeux étoilés de points d'or :

Après 13 heures de marche à batifoler entre le GR et les lignes de crête, et à se prendre successivement la pluie, le vent, la grêle et des coups de soleil, il faut bien songer à se coucher. De la fenêtre de ma chambre, en bord de falaise, la vue était magnifique...

Bravo le veau 2, le retour :

La vue, c'est bien beau, mais c'est pas ça qui va me remplir l'estomac.
2ème recette typique de nos montagnes : le euh... lyoph'.

Et au petit matin :

... Le loup l'a mangé ! La vue était toujours très flatteuse.

Ma chambre / cuisine / salle à manger :
Ma maison : un poncho-tarp Golite
Quoi, si elle est rangée, ma chambre !
Dites, vous croyez que c'est facile de loger un lit, une cuisinière, un placard ET un You dans 2,2m² ?

Bref, c'était pas mal du tout cette petite traversée Chambéry-Grenoble.
10, 13 et 7 heures de marche, en baguenaudant joyeusement, quittant le GR pour les crêtes, navigant à vue dans les alpages, me roulant à poil dans la neige* là où il en restait... Que du bon.
Vivement la prochaine !

.

TEASER...

Bientôt ici : la Terrible Histoire de la PASSOIRE MAUDITE !!!

.

* Se rouler dans la neige, c'est une tradition, ça ne se discute pas. Et puis y'avait personne, à part des chamois, à poil eux aussi, qui faisaient la même chose.

Permalien Posté par You à 21:53, Catégories: La vie, l'univers, le reste, Balade, Photos,   -  
=> 11 commentaires ? On ne vous arrête plus !

Dimanche 17 Oct 2010

Se faire masser l'essuie-glace

Après un bon mois 1/2 de silence, quelques nouvelles :

1. Annonce importante : Cherche globules blancs en quantité pour usage familial - si vous en avez en trop, ça nous intéresse. Urgent, merci.

2. L'hiver arrive. Je vais pouvoir recommencer à monter dormir dans la neige, je suis bien content. Co-grelottants most welcome.

3. J'ai testé pour vous le tour du Massif des Écrins.
En 6 jours.
Les topos en indiquent 11 - Haha.
Bilan : le tour des Écrins en 6 jours, : c'est tout à fait possible.
Sous réserve toutefois de remplir quelques conditions :
- Partir léger. Très. Sacrifier tout confort au bénéfice de l'ascétisme du sac à dos. Exit la tente, les fringues de rechange, le réchaud. Et la bouffe. Bannir de son vocabulaire les expressions "sommeil réparateur" et "nid douillet". Tout comme le mot "douillet" tout court (cf. infra)
- Sacrifier la bouffe - et calculer assez finement pour éviter de compter sur un ravitaillement dans un village perdu le lundi après-midi. Sinon, apprendre à jeûner.
- Courir dans les montées, galoper dans les descentes. Vraiment.
- Avoir des genoux en état de marche.

3bis. J'ai concomitamment testé pour vous la tendinite du fascia lata, TFL pour les intimes.
Appelée aussi syndrome de l'essuie-glace, cette tendinite survient en trois jours, si l'on respecte scrupuleusement le programme ci-dessus.
Elle empêche toute progression hardie en milieu alpestre.
Fortement déconseillée en cas de descente de col sur chemin accidenté, avec 1500m de dénivelé.
Ouille.
Traitement : Arrêt total de la marche, étirements, massage, repos forcé.
D'où l'expression bien connue que ces rudes montagnards bourrus utilisent lorsqu'ils veulent rabrouer un randonneur un tantinet présomptueux :
- "Occupes-toi d'TFL ; vas te faire masser l'essuie-glace !"

3ter. Donc : Le demi-tour des Écrins est possible en 3 jours, à condition d'y laisser un genouille.
Cela dit je m'en sors mieux que Yahnnh il y a quelques années : sur le même trajet, j'ai dû laisser cet individu repartir en hélico avec les sauveteurs du PGHM.
Quelle feignasse.
Yonel aurait dû nous accompagner lors de cette rando, mais il s'était brisé un genou lors d'une baladounette d'entrainement peu avant.

...

Oh.
Je crois que j'ai compris : le tour des Écrins ne s'effectue en sécurité qu'accompagné d'un paratonnerre sur pattes.

Sinon, quand on voit des BÊTES, non seulement on ne peut plus courir, mais en plus on a personne à leur jeter en pâture.


Premier soir, bivouac.
M'extirpant de mon duvet pour aller pisser sous la pluie, je tombe sur ça.
J'aurais dû comprendre le message et rentrer chez moi immédiatement...

-o-o-o-o-o-o-

3,14159265. Au bureau, nous avons une marscotte.
Un énorme monstre nocturne, plein de dents z'et de griffes, qui dévore les livreurs et siffle toutes nos réserves de vodka.
Ce monstre s'appelle Madame Pouic-Pouic.

JanT, un collègue germain qui vit et dort au bureau, a réussi à saisir la Bête en pleine chasse :

Depuis, nous avons PEUR !

Permalien Posté par You à 00:18, Catégories: Balade, Photos, Chatons,   -  
=> Heu, faut sortir maintenant, vous êtes déjà 24 la d'dans

Vendredi 28 Mai 2010

Fromage de dri : délice des géologues

Yak

Oyez oyez messires, accortes damoiselles et rebondissants lapereaux, la merveilleuse histoire du fromage de dri.

Il était une fois, dans une contrée très haute et très lointaine, un gentil petit barbu givré qui s'en retournait taquiner les sommets himalayens pour la seconde fois.
De son premier séjour, il avait gardé le souvenir ému du regard tendre des yaks au grand gros cœur.
Ainsi que la furieuse envie de réussir à les approcher de plus près. Sales bêtes.

Or il existe une...

- I. Loi de thermodynamique qui rêgle la proximité du You au Yak :

L'été :
Prenez un yak - que nous appellerons Jigme Tsetang Gudak Le Terrible Yak pour faire simple. Posez-le sur un chemin à 5000m d'altitude.
Yak, programmé pour, monte.

Prenez un You, que nous appellerons euh, You. Posez-le sur le même chemin, 20m derrière le yak.
Le You, motivé par la perspective d'une bonne photo, suit.

Miracle de la science, il se trouve que distance du You au Yak ne sera jamais, en aucun cas, inférieure aux 20m de départ, et ce quelle que doit la quantité d'énergie investie par You pour rattraper Yak.

Et même, plus le You se mettra à accélérer, manquant de tomber en syncope par manque d'oxygène, y compris en tentant de courir (ce con), plus le yak s'éloignera, d'un pas égal, calme, déterminé et puissant, et creusera la distance.
Provoquant asphyxie, suffocation et frustration du You.

Un tel animal, dont le cœur doit bien faire la moitié de la cage thoracique, mérite le respect.

L'hiver :
Même Yak, chemin, 1,5m de neige.
Même You, même chemin, même neige.

Là, le phénomène s'inverse avec le froid : plus le yak est près, plus il se trouve être de face, plein de cornes, buté, borné, et moins il bougera. Et plus le You doit le contourner prudemment pour éviter de se prendre un coup de corne dévastateur.

Un tel animal, dont l'inertie mauvaise doit bien faire un millier de fois ce que pourrait supporter ma cage thoracique s'il avançait d'un pas, mérite un respect prudent.

-

- II. Attachons nous au régime alimentaire de l'animal :
L'été, le yak tire profit du riche environnement des montagnes himalayennes.
Il mâche des cailloux.
L'hiver, la nature est bien faite, il croque des voyageurs téméraires de la glace.

-

- III. Nous en arrivons au point qui nous intéresse : le fromage :.
Le yak est un bovin, les ladakhis utilisent le lait de ces bestiaux pour produire du fromage.
Aaaah, le fromage de yak ! Un Saint-Graal !

Paradoxalement, au pays des toges bordeaux, des bonnets safrans ( c'est bon les pluriels pour les couleurs ? J'ai oublié la règle et mon lynx pentadactyle a mangé mon Bled) et de la farine d'orge grillée, c'est très dur à trouver, le fromage de yak.
Une véritable épreuve pour le voyageur motivé.

J'en ai cherché toute une matinée d'hiver sur le marché de Leh.
« - Hi ! Yak cheese, do you have yak cheese ? »
« - Ah ? Yak cheese ?! No, no, hihihi ! »
« - You know, yak, yack, big horns – cheese, good, miam ? »
« - Hahaha, no no, no yak cheese, hihihi ! »

Après deux bonne heure de recherche infructueuse à me taper tous les stands du marché (drap posé au sol, denrées inidentifiables, édentés hilares adorables) ponctuée de dénégations tartinées de grands sourires rieurs, au cœur même du pays ultime où se produit cette nourriture rare... chou blanc.

Finalement, une dame très gentille, émue par ma détresse, m'a expliqué par gestes que la nature avait pourvu le yak d'attributs qui l'empêchaient physiologiquement de produire un lait dont on puisse faire des fromages.
Donc qu'on se le dise, le fromage de yak n'existe que dans la fange nauséeuse d'esprits zoo-pervertis.

Tandis que le yak croque des caillasses et effraye le voyageur, c'est sa femelle, la dri, qui produit le fromage.

Apparemment ça les a bien fait marrer les maraichers de Leh, que je leur demande du fromage de taureau pendant des heures !
Tout le monde s'étant copieusement foutu de ma gueule, j'ai fini par l'acheter, mon fameux fromage de dri.
J'en ai pris deux sacs.
Gros.
Trop gros.

-

- IV. Organoleptie :
Le fromage de dri, un fromage de terroir :
Alors, vous demandez-vous, le fromage de dri, ça ressemble à quoi ?

Il en existe deux sortes.


Eté : boulettes de cérumen. Même consistance, même goût.

Hiver : gros gravier pête-dents inattaquable, au goût prononcé de poussière âcre, et de vieux pied-pneu mort macéré dans la douleur, datant du paléolithique inférieur.
Se déguste au marteau-pilon, avec GRANDE modération.
Ne pas avaler.

Mon tigre du Bengale, après s'y être pété deux canines, refuse désormais d'y toucher.

-

Si jamais je viens à vous en proposer, REFUSEZ !
Yak cheese - fromage de dri - caillasse


Jeudi 25 Mar 2010

"Je ne dois pas faire d'escalade avec des raquettes."

Salutàtous,

Ça m'aurait fait mal de faire sombrer dans les eaux du Léthé les quelques photos du post d'octobre dernier sur ma dernière balade en Vanoisisthan, sans les remplacer par d'autres plus récentes.
Quand bien même la dernière note en ces alpages commencerait-elle à jaunir, la pauvrette.

Bref.

Six mois sans une bonne grosse dose alpine (de cheval) (la dose), je commençais à trouver le temps long.
Vous aussi, non ?
Donc, six mois plus tard on prend les mêmes et on recommence.


Les protagonistes :
* A ma gauche, votre serviteur, 1m10 tout rouillés par une vie trop urbaine, pétri d'enthousiasme barbu sur ses raquettes toutes neuves.
* A mon autre gauche, Dr Yonel, 3m25 de guerrier en lutte contre un virus tenace rapporté des profondeurs fangeuses des vallées altoséquanaises.

En d'autres termes, Yonel et moi ne montons jamais en montagne sans respecter deux ou trois constantes relatives à notre santé et préparation physique.
A savoir :
- Partir à cloche-pied, un bras attaché dans le dos. Semi-décédés si possible.
- Envisager de dormir par -45°C à 7863m d'altitude accrochés par les dents à une crête ventée, grippés.
- Le tout en slip avec un bout de beaufort dans la poche kangourou.
On ne transige pas avec ça, c'est la Tradition.

Le lieu :
Vanoisisthan sud, territoire des sanguinaires tribus de chamois aux yeux de feu.

Terrain :
Pentu. Très. Couvert de godzillions de tonnes de neige déliquescente.

Météo :
Agréable. Très. Trop. Surtout l'après-midi, en face sud.

Sur place :
Prise de langue contact informations fraîches auprès des autochtones de l'Office du Tourisme.
- Bonjour ! Rando raquettes là-haut, ça passe ?
- Alors, nous avons un circuit très joli de 4km qui part derrière le parking, au pied du télésiège des Marmottes. Il passe au pied de la piste verte et fait le tour du Club Mickey. Deux heures de balade.
- Euh... hein ? Non mais sinon, là-haut, sur le massif, ça tient ? La neige est stable ? les refuges sont accessibles, c'est ouvert ?
- Ah non monsieur, les refuges sont fermés.
- Gni ???

Au final et en insistant ("Nous bourrus, vouloir monter, refuge du Piton Branlant atteignable ou faut pelleter un igloo ?"), la charmante damoiselle de l'OT nous avoua que "oui, la partie hivernale des refuges était ouverte, non gardée" (donc tranquille et rien que pour nous) mais accessible en théorie. Quant à la tenue de la neige hors des pistes, ce n'était pas son domaine (skiable).

Ses instructions étaient manifestement de dissuader toute tentative de fuite pérégrine hors des sentiers battus. Et d'avertir les hélicos du PGHM en cas d'évasion de touristes.
Elle appliquait ses consignes à la lettre.
C'est bête, un tantinet plus d'info nous aurait probablement aidé...

Résumé partiel en images, avec commentaires d'un guide du coin :

- "Les raquettes, ça sert à rien, c'est un truc pour les touristes".
[PHOTO] les raquettes, ça ne sert à rien.

- Vous avez bien raison. A rien. Du tout.
[PHOTO] les raquettes, ça ne sert à rien. Du tout.

- "Vous êtes montés jusqu'au Cuchet ? Hé bin, belle balade... Mais... ça passe, par là-haut ?"
[PHOTO] Ça passe, au Cuchet ?
- Heu... moui... enfin non... en tout cas, c'est passé quand même !
Et après on avait prévu de rejoindre le refuge de Vallonbrun...

- "Ah c'est joli par là".
- Il parait... on voulait suivre le sentier du Balcon, qui surplombe la vallée à 2000m
[PHOTO] Non, ça passe pas...
- "QUOI ?! Non mais ça va pas, z'êtes maboules ou bien ?! Toute la montagne se casse la gueule par là !!!"
- Euh, oui, haha, hum. C'est vrai que ça nous a semblé en peu tendu, dans la pente plein sud, les orteils crispés sur nos raquettes, sur l'absence totale de chemin.
Pour tout dire, on a fait demi tour et on est redescendu dans la vallée pour remonter par l'autre chemin, 10 bornes plus loin.

- Ouf, bon, vous m'avez fait peur. Il est sympa le chemin par la forêt, hein !

- Ah ? Fallait passer par la forêt ? Aaaah, c'est pour ça... non parce qu'en contrebas du fil de crête, on a trouvé ça un peu sec pour de la balade familiale. Dites, ça glisse vachement là haut, à la tombée du jour, quand la neige lâche par plaques...
- AAAARGH ! Aux fous !!!

Il va sans dire que j'exagère lourdement, toute ressemblance blah blah blah...
Au final ce fut une bien belle promenade. J'ai grand hâte de remettre ça.
Et d'inaugurer mes crampons lors d'une petite promenade de santé sur les pentes de la cascade de glace de Khumbu, par exemple.
Haha.

D'autres amateurs ?
[PHOTO] Froutch, froutch, froutch...

-


Samedi 19 Déc 2009

Houçakaï

[PHOTO : le plus beau chaton de lhiver]
33°39'29.51"N
76°59'25.89"E
2009:01:30 10:42:34
(Ça faisait longtemps que je ne vous avais pas gratifié d'un haïku aussi poétique).

La météo du jour s'y prêtant, j'ai replongé dans mon journal tenu lors de notre balade sur le Chadar gelé l'an dernier. C'est... saisissant.
Extrait de mes notes, prises d'une graphie congelée dans mon journal de bord :

"Au réveil, grand ciel bleu, grosse caillante.
Avons définitivement adopté l'Echelle de Nives pour suppléer à notre défunt thermomètre [qui a claqué le premier soir]:

Froid (de base).
Assez froid.
Bien froid.
Très froid.

Là, il fait Bien froid.
"This is Chadar" dit Gyaltsan [notre guide]
Départ rapide, glissades puis glace craquante, piles d'assiettes de porcelaine.
La rivière gronde sourdement sous nos pieds. Flippe.
Temps un peu trop splendide - soleil - glace limite.
Cascades de glace titanesques - grandiose - photos - pied passe à travers la glace jusqu'au genou.

Soir : Sorels [bottes de marche] gelées, impossible d'en sortir le chausson.
Tant pis, restera dehors, trop froid - dodo.

Lendemain :
Grand beau temps ! Pipi dehors cette nuit, ciel clair milliards d'étoiles scintillantes, pics vertigineux, magique ! -30°C, grand maxi.
Ce matin, fait Très froid. Astex chante à tue-tête, Viclio grogne. Mes pompes ont tellement gelé que je dois les assouplir à coups de marteau pour les chausser (...)
Encore une journée extraordinaire !!!"

A relire ce journal bien au chaud avec une bonne tisane aujourd'hui, pas de doute, nous étions givrés.

.

'Tain, faut que j'y retourne!


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