The Mönstrous Kazette von der Alpages

Trois respirations réunionnaises pour nous aider à passer la semaine.

La Roche Ecrite, vaisseau de pierre fendant les nuages - Fougère arborescente, reine de Mafate - et méditation sur les falaises déchiquetées surplombant l'océan sec de la Plaine des Sables.

Bon lundi à tous !

Vu hier soir "Pirates des Caraïbes - jusqu'au bout du monde".
Le producteur a enfermé 47 scénaristes pendant un an dans une pièce avec deux tonnes de cocaïne avec pour consigne "lâchez-vous les mecs".

Le réalisateur, lui, n'a pas su choisir ce qu'il devait garder sur les 17 brouettes remplies d'annuaires rendues par les scénaristes.
Comme il avait le budget, il a décidé de tout bourrer en vrac dans 2h50.
En tassant.

Le résultat ? Une énorme bassine de porridge, avec des nouilles, des saucisses et des pépites de chocolat.

Burp.

Le rapport du toubib accompagnant mes radios de la main

Rappel clinique : traumatisme récent de l'auriculaire droit

"On met en évidence un œdème des parties molles péri-capsulaire en regard de l'interligne articulaire inter phalangien proximal de l'auriculaire droit, avec arrachement osseux postérieur de la base de la deuxième phalange"

Ça a de la gueule, non ?

Montée du Piton des Neiges (mal nommé puisqu'on n'y trouve ni python, ni neige en cette saison)

Pente raide, de notre point de départ à Salazie on se fait un beau 1700m de dénivelé pour arriver au sommet, à 3,071m d'altitude.

Du sommet de la Réunion, on domine toute l'île et peut voir l'océan Indien, lorsque le temps est dégagé.

Quand les nuages remontent, il ne faut que quelques minutes pour se retrouver perdu dans la plus dense des purées de pois. Ce qui explique probablement pourquoi le sentier et balisé d'une marque de peinture blanche tous les mètres, d'ailleurs.

En redescendant avec Astex ce jour là, léger et plein de joie, je ne sais pourquoi j'ai omis de regarder où je mettais les pieds.
Quand je marche seul, en général je fais gaffe à ne pas m'emmêler les gambettes, histoire de ne pas me retrouver coincé au milieu de nulle part avec un tibia éclaté en trois parties disjointes.

Mais là, je ne sais pas, le paysage était grandiose, la redescente facile, le pierrier accueillant, j'ai levé le nez.

Et j'ai glissé/butté sur un rocher.

Et j'ai effectué un magnifique soleil, pas du tout contrôlé.

Heureusement bras, coude, tibia et le sac ont amorti la chute, au prix de quelques hématomes très jolis et autres écorchures bigarrées. Ouf.

Sentant derrière lui comme un déséquilibre dans la Force, Astex se retourne, et me voit en vrac, tortue gigotante échouée sur le dos.
- "Hé, ça va ?"
- "Ha ha, ouais, tip top, no problémo ! Vas-y continues, je me relève et j'arrive tout de suite!"

Deux heures après, alors qu'Astex redescendait de son côté sur Cilaos et que je continuais vers Hell-Bourg, où l'on devait se rejoindre le soir même, mon vaillant auriculaire avait triplé de volume, prenant au passage une très jolie couleur bleu nuit :-s.

Heureusement, l'auriculaire sert peu pendant la marche, et j'ai pu redescendre à fond les gamelles sur Hell-Bourg la bien nommé, via les bourbiers escarpés et archi glissants de la forêt de Belouve. (coucou à Laouen au passage )

Manquant de me planter 200m en contrebas dans les fougères arborescentes une bonne trentaine de fois.
(Cette photo a été prise depuis une trouée à flanc de falaise, en regardant vers le bas de la pente...)
Quand je dis que les sentiers de la Réunion sont glissants, c'est un doux euphémisme : la terre rouge, dure, compacte et humide est comme couverte d'une fine couche de slime, chaque pas est un défi à l'équilibre et à la raison.

Je tire mon chapeau aux barges qui font le Grand Raid et qui traversent toute l'île en courant sans se tuer.

Obligé de galoper sur la fin pour arriver avant la nuit. 2,000 m de dénivelé en descente, à donf.

La nuit tombant à 18h, j'ai tout de même terminé la rando à la frontale.

Bon, là, une semaine et demi après cette lamentable vautre ce splendide soleil, j'ai fini par me bricoler une atèle avec deux bâtons de glace et un bout de Chatterton strap.

Parce que bon, d'après les radios, mon petit doigt, il est cassé, quand même.

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PS : Je suis un Saint Homme.
Quand un abruti m’a broyé la main mardi matin au bureau pour me saluer, je ne lui ai pas arraché les couilles et ai résisté à l’envie fulgurante de le balancer par la fenêtre.
Mais maintenant, je regrette.
Je suis sûr que ça lui aurait fait autant de bien qu'à moi

Ah ben tiens pile poil quand j'allais poster, paf, ya Ushuaïa Nature qui commence.
Trop pas de bol.

Tant pis pour vous, ça sera pour demain.

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(Je crois que ceci est mon plus beau post)

Depuis la plage de Boucan-Canot, Ile de La Réunion.
Photo prise l'avant-veille de l'arrivée au pouvoir de Louis-Napoléon S*rk°zy.
Nuages prophétiques, gros courants, tasse baignade dans l'Océan Indien.

En 5 petites minutes de snorkeling ce jour là, j'ai compris pourquoi la Réunion est dite "l'Ile Intense".

Après avoir barboté quelques instants avec L. et Astex, je nage tranquillement, le nez dans l'eau, à regarder les ch'tits poissons en bord de plage. Mer calme, quelques vagues labourent le bord de plage, ludique.
Enthousiasmé par mes observation subaquatiques, je finis par lever la tête pour faire part de ma joie.

Et depuis l'océan, je vois Astex, tout petit, debout sur la plage, me faire coucou de loin.
De très, très loin. Si loiiiin...
Il m'a avoué après coup que, me voyant m'éloigner emporté par la mer à peine débarqué sur l'île, il me faisait surtout de grands signes d'adieu.

Il m'a fallu 10 bonne minutes de nage forcenée à contre-courant pour parvenir enfin à m'échouer sur le sable - et sortir, l'air de rien, "waaa (hhhh, hhhh), elle est (hhh) bonne (khhr), hein ? (gargl, rhhh, rhhh)" avec un grand sourire un rien crispé.

A l'entrée de la plage de Boucan-Canot, il y avait deux gros panneaux :
"ATTENTION, COURANTS".

Ils ne sont pas là pour rire, en fait.
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(Une suite de chroniques réunionaises suivra plus tard - si, si)

Bon, les amis, c'est pas tout ça, mais j'ai réunion là.
A quelques milliers de kilomètres.

11 h de vol, pour être précis.

10 jours.

Dehors, en plein soleil, et sous l'eau aussi.

Pas n'importe quelle réunion.
Assemblée générale ? Symposium ? Conclave ?

Non : La Réunion.

YEEEEHAAAAAAA !!!

Quel calme ce matin !
La ville est déserte. Totalement privée de ses habitants.
Pas une voiture, pas un passant, pas un bruit.
Rhâââ le bonheur. Comme un 15 août.
Le métro, vide.
Les feux-rouges clignotent dans le silence.

En sortant de chez moi, comme l'an dernier, je me serais cru seul dans un remake de la scène introductive de "28 jours plus tard".

http://www.youtube.com/watch?v=zldBYfj7B3M (à voir !)

Et comme dans le film de Danny Boyle, depuis quelques minutes, il y a effectivement une horde de zombies qui s'agite en hurlant dehors.
Le 1er Mai, le F-Haine manifeste dans le quartier.
Pas de bol, on au lieu des joyeux défilés syndicaux, en bas c'est les hurlements des gros cons lepénistes.

Bon, fermer les portes, cadenasser l'entrée.
Hors de question de descendre pour manger ce midi.

Ah merde, j'ai oublié de me préparer un casse-dalle...

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