Or donc, dans l'épisode précédent, j'ai réussi à nous faire passer, mon impétrant et moi-même, pour deux parfait poivrots disciples du Captain Igloo-Igloo-Hips .
Démenti formel : en parfaits gourmets, nous avons fortement privilégié la qualité à la quantité.
Talisker ? Oui, mais du 18 ans. Une tuerie.
Laphroaigh ? Pareil : un whisky majeur, en age de conduire sa motoneige tout seul.
Cognac ? "Leyrat fait de très belles choses", comme on dit sur les blogs gastronomiques.
Port Charlote ? Je vous laisse vous renseigner comme des grands...
Quant à la goutte artisanale du grand-père d'un ami, je préfère me taire tellement ce genre de délice papillaire est, et doit rester, confidentiel...
Bref, du bon, avec toute la modération qu'impose la vie dans un congélateur.
A savoir : à la moindre connerie, on perd des doigts...
Bref.
C'est donc parfaitement à jeun et après une journée sportive de pas loin d'une trentaine de bornes sur la glace, que nous nous somme arrêté dans une cabane.
Une cabane finlandaise, à savoir un havre de paix en rondins.
Dans une crique, au milieu de nulle part.
Entourée par les rennes.
Avec un poêle.
Et du bois pour le faire tourner.
Ils ont vraiment le sens de l'accueil, ces Finlandais.
Bon, c'est pas le tout, mais ça caille.
Qui dit poêle dit bûchettes, qui dit bûchettes dit refente : mon coéquipier sort la hachettes, et banzaï, il s'affaire derechef à tailler des cure-dents pour allumer le feu.
Tchac-tchac-tchac-tchreuk... grumphf...
Tchac-tchac-tchac...
"Dis, ça nécessite tout de même un certain apprentissage !"
Tchac-tchac-zip... mheu ? Mais... Aïeu !
Bon, rassurez-vous, plus de peur que de... euh... enfin...
En tout cas ça prouve l'utilité d'affuter sa hachette comme un rasoir : c'est absolument indispensable pour obtenir une coupe propre et nette, réparable au fin-fond de la taïga avec du scotch SterilStrip sans conséquence gravissime .
Sous réserve, bien entendu, de se couper selon un angle qui ne tranche pas totalement le pouce.
Mon compagnon a eu cette intelligence.
Une sorte de palliatif en attendant d’acquérir l'"intelligence de la main".
Et ce n'est qu'après cet épisode chirurgical que nous avons terminé Laphroaigh, Talisker et cognac.
Je n'avais pas d'autre anesthésique dans notre mini-pharmacie...
Je réalise qu'il est temps de démythifier un peu ce voyage et ses protagonistes.
Certes, il m'est flatteur de vous servir l'image épique de deux aventuriers du froid, héros hirsutes et inflexibles perdus dans l'immensité glacée de la taïga infinie, bravant tempêtes boréales et rennes sanguinaires.
La réalité est légèrement différente.
Comme nous sommes parti fin janvier, les journées furent courtes.
Voici le déroulement d'une journée typique de deux marathoniens de l’extrême :
08h : Une vague lueur point : le jour se lève. Pas nous.
09h : ...
10h : ...gnu ?... mh.
11h : Nous finissons enfin par vaguement ouvrir un œil. Chacun s'extirpe de ses sacs de couchage, on relance le feu.
Petit dej' chocolat/céréales, car je n'ai pas réussi à me procurer assez de saucisses/haricots avant de partir.
Et quickstart au Talisker, histoire de huiler la machine.
12h : Bon, c'est pas tout ça, mais faut y aller. Le camp est vite plié, on attelle les pulkas, chausse les raquettes et en route !
13h : Stop ! c'est l'heure des cacahuètes. On fait glisser avec une lampée de Laphroaigh. S'agirait pas de rater l'apéro.
Le paysage reste sobre. Lui.
14h : Euh... On va par où au fait ? C'est quoi l'île toute noire à gauche ? Käyränokkasaaret ou Salasalmensaari ?
Bon... d'après le soleil on se dirigerait vers...
Ah bah non, pas de soleil...
Ok...
Et merde : on s'est encore perdu.
Bon, on s'en fout, il nous reste de l'eau de vie de prune.
"Kippis !" comme on dit dans le coin.
Mouiiii...
Bon bon bon...
Ah, un panneau ?
Ah. Spartiate. Au moins c'est raccord avec le paysage.
15h : Une poignée de graines, fruits séchés, chocolat. Fait faim dans ce frigo.
Tiens, on a de la visite...
16h : "Houlà, il se fait tard, la nuit ne va pas tarder. On dort où ?".
Là, c'est pas mal.
On aborde une ile, trouve le côté sous le vent et youkaïdi-youkaïda, c'est parti pour une heure de bûcheronnage.
Tchoc-tchoc-tchoc à la hachette, abattage d'arbres morts à la main, refente du bois congelé à cœur au couteau.
On déblaie un peu de neige sur la glace, une plateforme de rondins pour éviter que le feu ne coule tout de suite au fond du lac et paf, un beau feu qui crépite !
17h : On a bien bossé. Ça se fête. Armagnac !
Pendant que la neige fond dans la bouilloire, on peaufine notre nid douillet pour la nuit. Deux bâches, un sandwich de matelas, et nos duvets par dessus. Royal.
18h : A taaaaable ! Lyophilisés. Des bons.
Si si, je vous jure, ça existe.
Ça doit faire six mois que j'en teste le midi au bureau : les collègues me prenaient pour un barge.
Mais depuis mon retour, pour eux, je suis "celui qui dort avec les ours polaires".
Une légende.
Hééé ouais.
19h : On a refait nos réserves d'eau liquide, dans les Nalgènes bouillantes qui rejoignent le fond de nos sacs de couchage. S'agirait pas de les laisser geler dehors cette nuit.
Tiens, d'ailleurs, on boit quoi nous ? L'était pas mal le petit Port Charlotte d'hier soir, un whisky plus fruité que le vieux Talisker de ce matin. On se les compare, avec une tranche de salami grillé ?
19h12 : Grouaaaarh... Dodo.
Enfin, dodo... c'est vite dit.
Car dès que je m'endors, je ronfle.
Ce qui réveille mon compagnon de banquise.
Qui me réveille à son tour, pour me faire taire.
Alors, le loooong cycle infernal de la nuit polaire commence...
Ce qui explique notre épuisement au petit matin, et les réveils tardifs.
Une prochaine fois, chacun sera totalement autonome question matos, et dormira sur une île séparée d'au moins un mile de distance.
Ça nous évitera de nous entre-tuer.
Parce que là, avec nos hachettes affûtées comme des rasoirs et nos énormes coutelas d'une coudée de long toujours à portée de main, on est pas passé si loin du drame nocturne.
Au point que l'un d'entre nous, un soir, dans une cabane, a fini par s'adonner à l'auto-mutilation...
(A suivre...)
Hoplää,
De retour de la taïga finlandaise, à taquiner le 69°N par des températures digne du dieu KongëëlaThor.
Dans une région qui s'est choisi comme armoiries... un poisson à cornes de rennes.
"Hiekka hopea lohta yllään poronsarvia kulta".
Nääwak.
Cette fois-ci accompagné d'un cobaye tout neuf, novice désirant découvrir le Grand Frais.
Comme c'était sa toute première fois "là-haut", il m'a fait confiance. Ce qui fait que non content de ne pas prendre de réchaud pour faire chauffer notre eau (hop, tout au feu de bois, ça fait la b... les bras), j'ai aussi abandonné thermos et tipi sans qu'il ne s'en formalise.
Pas de tente cette fois-ci : nous avons dormi sous une simple bâche.
Enfin, pas la première nuit.
Paris-Helsinki, Helsinki-Ivalo... et 40 minutes glaçantes de bus de nuit erratique conduit à un train d'enfer sur une route totalement verglacée par un chauffeur n'ayant pas froid aux yeux.
Un gros bus fonçant dans la nuit sur la glace, ça vaut son pesant de frissons.
Pour nous remettre de ces 12 heures voyage, conclues par une belle suée, rien de tel que de partir directement sur la glace du lac Inari.
De nuit, donc.
A la frontale.
Et de dormir sur la neige.
A la belle étoile.
Sans transition.
Paf.
Il faisait -20°C.
Heureusement je ne suis pas un tortionnaire, et les nuits suivantes furent nettement plus confortables civilisée similaires.
Grand confort : Ce n'est plus une bâche, c'est un palace !
La petite maison dans la prairie : vue imprenable sur le lac, sous nos pieds.
Velum à la romaine. Spartacus représente, wèch !
Ne manquaient que les esclaves nues pour nous gaver de raisin congelé.
Mais ça, dans le coin, ça manque.
Et les rennes ne sont pas très coopératifs...
(Suite au prochain numéro, avec une journée typique de guerriers du Grand Nord)
(hop, retour léger, sur la pointe des oreilles orteils...)
A la maison, en bon snobs bo(no)bos, nous suivons les modes et les saisons.
Mieux, nous les anticipons.
Ainsi, alors que dans les commerces de la Capitale du Monde il est du dernier chic de mettre les décorations de noël dès la Toussaint passée, nous devançons la tendance et montons notre sapin encore plus tôt.
Genre, aujourd'hui.
Un 28 octobre, parfaitement.
Oui mais que faisons nous d'Halloween, la toute dernière fête à la mode ?
Eh bien nous pourrions l'abandonner à sa ringardise, tout simplement.
Car Halloween est mort, ne le saviez-vous point ?
Ou alors, justement, maintenir les fantômes de cette fête bientôt oubliée bien vifs, envers et contre tout ! Le revival néo-vintage pré-futuriste, ça ça a de la gueule.
Une sorte de nécromancie frankensteinienne de la fête.
Et hop : fusion, Nôelloween is alive... ALIIIIVE HAHAHA !
D'ailleurs, fond d'un carton, on a trouvé un renne d'outre-tombe, manifestement mordu par le Père-Noëlsferatu.
Coucou tous - je reprends texto ici un petit compte-rendu fait pour randonner-leger.org, ce qui explique quelques redites. J'ose inférer que vous aurez la bienveillance de bien vouloir m'en excuser
You
D'ABORD, UNE ENVIE DE FRAICHEUR
Février dernier. Avec Astex, nous sommes partis une douzaine de jours en Laponie Finlandaise, faire un tour en raquettes-pulka et bivouaquer sur le lac gelé d'Inari.
Inarijärvi l'hiver, c'est 1000km² d'un lac glacé situé au nord du Cercle Polaire.
Une étendue blanche aux contours indéfinis et déchiquetés, ponctuée de milliers d'îles fichées d'arbres noirs.
Un milieu plat, froid, serein, parfait pour passer des vacances reposantes loin du tumulte urbain !
Bien entendu, pour faciliter la balade, nous avions prévu de réduire notre matériel au minimum possible, quitte à en pousser un peu l'aspect "rustique".
* Pas de réchaud à essence : nous avons compté sur le bois mort abondant pour faire fondre notre eau quotidienne.
Réussite totale, on aurait pu largement se passer de prendre nos réchauds à bois.
* Pas de tente double paroi "4 saison" : un tipi Golite fut plus que suffisant pour nous abriter de la neige et du vent.
* Pas de skis : par choix. Plus simple de trimballer une paire de raquettes, permettait de garder nos Sorels adorées avec la certitude de ne pas perdre nos orteils, etc.
Et tant pis si nous couvrions moins de distance, nous n'étions pas là pour ça.
* Et enfin : pas d'itinéraire ! Nous avions quelques pistes, et avons décidé de voir sur place selon l'enneigement, les températures (qui a plongé à -42°C la semaine d'avant notre arrivée !), l'état de la glace sur le lac etc.
Au final, nous avons improvisé une boucle féerique d'île en île sur le lac.
Randonner sur un lac, ça donne une allure de canard...
EN MARCHE !
Orientation : carte, boussole, GPS, traces
Pas de souci réel d'orientation sur place une fois qu'on a compris quelques bricoles :
1. le soleil se lève vaguement au sud le matin, monte vaillamment jusqu'à un angle de 20° en milieu de journée, youhouuu, et retourne paresseusement se coucher plus ou moins au sud le soir.
2. En partant d'Inari, on est au coin sud-ouest. Donc toute boucle visant à retourner au sud-ouest a de fortes chances d'aboutir. Ça aide à rester serein les jours de white-out.
3. L'hiver, le lac gelé sert de voie de communication rapide aux Saames (le vrai nom du peuple lapon). Les pistes de motoneige sont indiquées sur la carte, et bien sensible sous les raquettes quand on tombe dessus. (Ô joie, de la neige tassée !)
Troupeau de motoneiges sauvages passant dans le lointain
Donc carte, petite boussole et zouh ! Pas trop moyen de se perdre si on n’a pas un planning tendu.
Je n’ai sorti notre petit GPS que de rares fois, pour faire un point inutile...
Raquettes
J'ai déjà dit tout le bien que je pensais sur RL de mes raquettes Yowies, toute légères (1kg la paire). En fait la Laponie semble bien être leur terrain de prédilection !
Le renne (trace de droite) a des raquettes naturelles, lui. ça c'est de la MUL !
(Enfin non puisque c'est un renne...)
Une ambiance justifiant parfois le port de lunettes jaunes, pour coller un coup de soleil artificiel et éviter de sombrer dans la mélancolie.
Pulka, sac
Ce genre de balade vivifiante - plus d'une semaine dans un froid cristallin, éloigné de tout point de ravitaillement - suppose d'emporter deux ou trois bricoles un tantinet encombrantes. Nourriture, abri, duvets, matelas, doudoune...
Pour trimbaler tout ça, ya la pulka !
On a pris une paire de bacs en plastique Snowsled "Ice Blue" assez légers, 2.2kg. Chacun tractait sa pulka avec une paire de cordelettes arrimées à la ceinture de nos sacs à dos via des mousquetons légers.
Un élastique pour absorber les chocs, et "Hue Rudolph !"
Vous me direz "mais pourquoi prendre aussi un sac à dos, quand tout tient largement dans la pulka ?"
Tout simplement parce que sa ceinture servait à tracter confortablement la pulka, et surtout pour pouvoir larguer ladite pulka de temps en temps et aller faire les andouilles dans les tunturi, sans devoir abandonner eau liquide, doudoune, moufles, de quoi lancer un feu, et s'abriter dans mon Jerven Bag Thermo sur un carré de mousse. Tout problème se paye très cher quand les températures plongent, alors autant rester aussi autonome que possible.
VOYAGE GASTRONOMIQUE
Réchauds, feu
Nous sommes partis avec une paire de popotes de 2L et leur couvercles, et deux réchauds à bois.
La bonne blague : le Bushbuddy (tout petit réchaud à bois minimaliste de 130g) s'est avéré impossible à alimenter brindille par brindille avec des moufles par -15°C.
Et le Réchaud bois Kuenzy MF (un poil plus gros, minimaliste aussi dans sa conception), posé sur la neige, il fini par y faire un trou et sombrer dedans après avoir renversé la casserole pleine, ou par enflammer la plate-forme en bois qu'on avait construit pour limiter le phénomène en question.
On s'est vite résolu à abandonner la philosophie minimaliste, "no-trace" et civilisée, et à faire de vrais feux dans la neige.
Avec le recul, je prendrais plutôt une très grosse bouilloire avec hanse, à mettre directement dans le feu, et pas de réchaud du tout. Il y a du bois mort partout là haut. Avec un peu de pratique, des Bics maintenus au chaud, un firesteel en secours et quelques allume-feu variés, faire fondre son eau ne pose aucun souci.
Vous connaissez l'histoire de Plouf la Casserole ? Alors c'est l'histoire d'une casserole qui se réchauffe sur son copain Glouglouglou le Réchaud, et d'un seul coup... Ah vous la connaissiez ?
Changement de stratégie : blam, tout au feu.
Cambuse
Pour faire le feu, une petite scie pliante Fiskars de 20cm (100g) et un peu de bonne volonté nous ont suffit.
La mini-hachette d'Astex et mon énorme coutal très romantique, bien que ludiques, auraient parfaitement pu rester à la maison.
Car faire un feu là-haut c’est :
1. Aborder une île.
2. Faire 10m dans la poudreuse, récolter brindilles et branchettes mortes.
3. Refaire 10m et sélectionner l’arbre mort le plus proche..
4. Tirer dessus à la main pour l’abattre.
5. Scier le tronc en buchettes.
6. Monter votre feu à l’abri du vent
7. L’allumer. Youpi, ça flambe.
Avec ça, vous faites fondre la neige du soir, hydratez vos lyophs, mangez au chaud, et passez un agréable moment à attendre les aurores boréales !
Louche, Nalgène
Pour remplir les Nalgènes (gourdes d'1L à large goulot, quasi indestructibles et résistantes au gel), j'avais prévu un vieil entonnoir en plastique.
Il a explosé en miettes le premier jour à cause du froid.
Heureusement Astex avait pris une louche (en plastique aussi, mais plus solide).
Sans elle on aurait bien galéré pour transvaser l'eau bouillante de la popote à peine sortie du feu dans les Nalgènes ou nos sachets lyophs.
Ça n’a pas empêché notre eau d’avoir systématiquement un goût de vieux lapsang-souchong jaunâtre, cendres incluses. Popote direct dans le feu, couvercle retiré pour pouvoir la saisir avec une poignée amovible : nous avons bu de l’eau parfum fumée/cendres froides pendant tout notre périple.
Donc : Vive les bouilloires !!!
En parlant d'eau, un petit truc pour la garder liquide : gardez vos Nalgènes emballées dans un pull, près de votre dos dans le sac, ou protégées par votre matelas mousse. Et dans votre sac de couchage la nuit.
Ça vous épargnera le poids d'une thermos !
Lyophs
Gourmets mais n’ayant aucune envie de "cuisiner" on a fait au plus simple : on a embarqué une provision des meilleurs lyophilisés disponibles. Des Fuizion, et des Real, bien roboratifs. Le Ragoût de bœuf à la bière m'a laissé un souvenir ému. Quant au petit dej’Haricots blancs-saucisses, rhâârgl, slurp-miam.
Conseil : si vous partez un peu longtemps, que vous aimez manger et comptez vous nourrir en partie de lyophs, testez-les avant de partir, des fois on a des surprises - mais pas toujours des bonnes !
Et dire qu'en s'y prenant bien - et en galopant très vite, on aurait pu se faire des grillades de renne tous les soir !
Foyer, doux foyer...
...Home sweet home !
AU DODO !
Tipi, corps morts, glace
Nous sommes parti avec un simple tipi Golite, une couv' "de survie" bien épaisse (plus facile à replier) et robuste au sol, et de bons matelas chacun.
Le tipi fut parfait pour nous maintenir à l'abri du vent et de la neige, simple à monter, à démonter, à ancrer un peu n’importe comment, et assez spacieux pour un petit hobbit (moi) et un grand troll des montagnes (Astex, le Pourfendeur de Troncs).
J'avais pris des ancres à neige en tissus : tenue nulle dans 30cm de neige poudreuse sur la glace. A la place on a bricolé des corps morts avec nos raquettes, les pulkas, des branches etc tous les soirs. Nickel.
Dormir : sacs de couchage, oignon
J'ai voulu être modulaire et assurer le coup, sachant que là-haut en février les températures peuvent passer du dégel à -40°C ou inversement en une dizaine de jours.
Du coup, j’ai fait l’oignon. Tant pis pour la chasse au gramme.
Sac de couchage synthétique bien large (Enorme Carrinthia Def4 confort -15°C habillé) + duvet à l'intérieur (Mirage confort -5°C). En gigogne, ok pour du -25°C.
Par là dessus, un truc extra : un Jerven Bag Thermo Mini-Hunter. En gros, c'est comme un sac de couchage rectangulaire, qui s'ouvre en haut et en bas, totalement imperméable, avec des trous zippés pour passer les bras, et une couche d'isolant à l'intérieur. 995g (Oh mon dieu !)
- Servait de complément thermique efficace à mon sac de couchage.
- Et de sursac pour quand je glissais de mes matelas pendant la nuit (toutes les nuits, donc).
- Et surtout de doudoune chaude tous les soirs !
Ultra-spécifique, mais sa polyvalence et sa simplicité d'utilisation justifiaient totalement à mes yeux son poids et son emport.
Sur la pulka, devant : sac de couchage dans un sac étanche jaune, Jerven Bag Thermo à gauche, vite accessible. Nourriture, pelle, scie, casseroles, bouquin sur les conquetes polaires, et autre babioles dans le sac TNF jaune à l'arrière.
Photo de droite : Le Jerven Bag - ou comment avoir l'air d'un Jedi perdu sur Hoth. Ou juste avoir l'air bien crétin, selon.
Matelas : un sandwich, s'youplait !
Même principe, j’ai panaché. J’ai empilé deux demi-matelas. Un mousse (Z-Rest recoupé à 130cm) et un auto-gonflant (Prolite S). Sur un Arkmat ultra-léger (mousse de 127g) en pleine longueur (2m).
Forcément dans la nuit le tout finissait par bouger...
La prochaine fois, ce sera Arkmat + Ridge-Rest en pleine longueur ! Et Therm-A-Rest NéoAir (gonflable ultra-léger aussi) si je me sens délicat
POUR ALLER PLUS LOIN... plus léger ? Je simplifierais le matos.
- Pas de pelle. Eraz, du forum de randonnée légère, avait raison : la SnowClaw ("pelle" en plastique sans manche de 190g) de suffisait largement dans ces conditions, pour terrasser un peu la neige sous le tipi et creuser les tranchées pour ancrer celui-ci. (Hop, 500g de moins)
- Aucun réchaud à bois pour 2 (pouf, 687g de gagnés)
- Pas de gros couteau forgé. Mon Brusletto Balder (Tout petit couteau typiquement du coin) de 38g étuis inclus suffisait largement.
- Pas de gants de bricolage en croûte de cuir, mais gros gants de percheman en cuir fourrés.
- 2 paires de gants merinos/opossum avec mes moufles hi-tech (et pas de surmoufles). Sont top, mais fragiles. Une fois troués sur 3 doigts à chaque main, on sent le froid qui pique...
- 1 matelas épais en mousse long, et pas 2 courts. Simplifions, tudiou !
- Une grosse bouilloire !
- Pas de cuillère. L’ayant perdue, et mangeant à même les sachets de lyoph, je me suis rendu compte que je pouvais parfaitement faire sans. Au prix d’une perte indéniable de dignité et de classe. Shluurp.
Des gants en opossum/mérinos, portés sous des gants de bricolages congelés et durs comme du bois : en trois jours, ça fait des mitaines.
ET SINON ? poids !
Au total, chaque pulka faisait environ 17kgs le matin du premier jour, dont un peu plus de 6 kg de nourriture, et j’avais 6kgs sur le dos, dont 2L d'eau.
Franchement, vu comme ça glissait bien et comme on était heureux dans notre désert glacé, on a rien senti.
1.Organo-ineptie
J'ai testé pour vous le vieux brie de Meaux du marché, oublié 5 jours dans l'appart, à température ambiante, au fond d'un panier.
Dégusté à la petite cuillère, une tuerie.
J'ai concomitamment testé pour vous les symptômes d'une légère listériose. Ça vaut un bon lendemain de cuite.
Ma première cuite au fromage.
Émouvant, certes, mais déconseillé tout de même.
2.Transmutation
En juin dernier, j'ai vu un truc avec des cornes :
En septembre, j'en ai fait ça :
Un tantinet naïf et maladroit, passablement pompeux, mais c'est pas si pire, hein...
3.Kromeugnonerie
Coucher de soleil en Laponie, février dernier.
Bon, ok, j'avoue, cette photo est trafiquée.
J'ai viré du premier plan les chatons dans le panier, le cheval fougueux du second plan, et les dauphins qui sautaient dans le fond.
Ça faisait trop.
Mon appareil photo a enfin achevé son périple !
Il me revient de loin, avec toutes ses photos intactes !
Je vais enfin pouvoir vous abreuver de paysages sidérants.
Sauf qu'il y en a pas loin de 300 comme celle-ci...
Lundi 27 février, Inari, nord de la Laponie - dernier jour
Nous montons dans le bus qui nous redescend vers Ivalo (4000 habitants, 6 stations service, 1 aéroport...). Et soudain : "Meeeerde, mon petit appareil photo étanche ! Je l'ai laissé sur le tas de neige, hier soir, quand on regardait les aurores boréales ! M'en suis servi pour caler le gros..."
Quelques minutes et coups de fil plus tard, une bonne âme va jeter un œil au fameux tas de neige, trouve l'appareil (et les 300 clichés pris lors de cette balade givrée), et accepte gentiment de me le renvoyer par la poste, en colis suivi.
Ouf !
Les jours suivants, je suis donc le colis sur le net, et le vois avec plaisir passer par Rovaniemi, Oulu, Tampere et Helsinki.
Helsinki +1 jour.
Helsinki +2 jours ...
Helsinki +3 jours ..... ?
Et repartir dans l'autre sens !
Damn.
Höp-lää, comme on dit là-bas :
Helsinki.
Tampere.
Oulu.
Rovaniemi.
Inari, tout le monde descend.
La bonne âme d'Inari récupère le colis, et m'explique par mail que la Posti refuse d'envoyer par avion un colis contenant une batterie ou des piles. Bon. Yaka la virer, remballer le tout, et réexpédier, merci beaucoup madääme, vous êtes adorable.
Sitôt dit, sitôt fait - et c'est reparti pour un tour :
Inari.
Rovaniemi.
Oulu.
Tampere.
Helsinki... décollage !
Le 7 mars, le colis arrive finalement à... Ulkomaa.
Oh.
Mais je me rassérène bien vite en apprenant qu'"Ulkomaa", ça veut dire "à l'étranger", en finnois. Je vais enfin recevoir mon appareil et mes photos
Oui mais "à l'étranger", j'aurais dû le prendre au sens littéral : le colis était juste potentiellement partout, sauf en Finlande.
Et en effet, deux jours plus tard, le site de la Posti m'informe que "Lähetystä on yritetty luovuttaa, mutta vastaanottajaa ei tavoitettu."
Ah. Quand même.
Mon ami Google m'explique qu'en fait "L'envoi doit avoir tenté d'abandonner, mais le destinataire ne peut pas être atteint pour".
En bref, adresse erronée, retour à l'expéditeur.
Et hop, mon colis repars direction Helsinki.
Et youpïï c'est repaartii :
Wherever.
Helsinki.
Tampere.
Oulu.
Rovaniemi.
Inari.
Bouhouhou.
Re-échange de mails :
-"Par le Grand Renne Musqué, Määdame, je suis tellement confus d'abuser de votre gentillesse mais manifestement vous allez à nouveau recevoir mon boomerang et...
- Mais ne vous inquiétez pas, mon bon Monsïïeur tout va bien se passer."
Voilà.
Hier soir, mon appareil-photo a quitté le nord des terres saames pour la troisième fois en trois semaines, entamant ainsi sa longue migration vers le sud.
S'il me rejoint un jour, ce sera après avoir parcouru plus de 15,000 km.
Dont 11,000km tout seul, comme un grand.
J'ai bien fait de choisir un modèle "baroudeur"...
Bref, j'attends mes autres photos de Laponie.
Et youpi tralala, Glürtenzfeildt ein that Mönstrous Kazette von der Alpages ! Un p'tit bouquetin découvre le monde... et le grand Nawak Universel. Curieux/se? Cliquez sur le mouton
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” – Alors, ces vacances en Islande ?”
” – Oh, sympa…”
Isande, février 2015. Quelque part au nord du Hofsjökull.
Astex, ce poulet, décide de retirer ses skis pour essayer d’avancer.
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