Archives pour: 2010

Dimanche 17 Oct 2010

Se faire masser l'essuie-glace

Après un bon mois 1/2 de silence, quelques nouvelles :

1. Annonce importante : Cherche globules blancs en quantité pour usage familial - si vous en avez en trop, ça nous intéresse. Urgent, merci.

2. L'hiver arrive. Je vais pouvoir recommencer à monter dormir dans la neige, je suis bien content. Co-grelottants most welcome.

3. J'ai testé pour vous le tour du Massif des Écrins.
En 6 jours.
Les topos en indiquent 11 - Haha.
Bilan : le tour des Écrins en 6 jours, : c'est tout à fait possible.
Sous réserve toutefois de remplir quelques conditions :
- Partir léger. Très. Sacrifier tout confort au bénéfice de l'ascétisme du sac à dos. Exit la tente, les fringues de rechange, le réchaud. Et la bouffe. Bannir de son vocabulaire les expressions "sommeil réparateur" et "nid douillet". Tout comme le mot "douillet" tout court (cf. infra)
- Sacrifier la bouffe - et calculer assez finement pour éviter de compter sur un ravitaillement dans un village perdu le lundi après-midi. Sinon, apprendre à jeûner.
- Courir dans les montées, galoper dans les descentes. Vraiment.
- Avoir des genoux en état de marche.

3bis. J'ai concomitamment testé pour vous la tendinite du fascia lata, TFL pour les intimes.
Appelée aussi syndrome de l'essuie-glace, cette tendinite survient en trois jours, si l'on respecte scrupuleusement le programme ci-dessus.
Elle empêche toute progression hardie en milieu alpestre.
Fortement déconseillée en cas de descente de col sur chemin accidenté, avec 1500m de dénivelé.
Ouille.
Traitement : Arrêt total de la marche, étirements, massage, repos forcé.
D'où l'expression bien connue que ces rudes montagnards bourrus utilisent lorsqu'ils veulent rabrouer un randonneur un tantinet présomptueux :
- "Occupes-toi d'TFL ; vas te faire masser l'essuie-glace !"

3ter. Donc : Le demi-tour des Écrins est possible en 3 jours, à condition d'y laisser un genouille.
Cela dit je m'en sors mieux que Yahnnh il y a quelques années : sur le même trajet, j'ai dû laisser cet individu repartir en hélico avec les sauveteurs du PGHM.
Quelle feignasse.
Yonel aurait dû nous accompagner lors de cette rando, mais il s'était brisé un genou lors d'une baladounette d'entrainement peu avant.

...

Oh.
Je crois que j'ai compris : le tour des Écrins ne s'effectue en sécurité qu'accompagné d'un paratonnerre sur pattes.

Sinon, quand on voit des BÊTES, non seulement on ne peut plus courir, mais en plus on a personne à leur jeter en pâture.


Premier soir, bivouac.
M'extirpant de mon duvet pour aller pisser sous la pluie, je tombe sur ça.
J'aurais dû comprendre le message et rentrer chez moi immédiatement...

-o-o-o-o-o-o-

3,14159265. Au bureau, nous avons une marscotte.
Un énorme monstre nocturne, plein de dents z'et de griffes, qui dévore les livreurs et siffle toutes nos réserves de vodka.
Ce monstre s'appelle Madame Pouic-Pouic.

JanT, un collègue germain qui vit et dort au bureau, a réussi à saisir la Bête en pleine chasse :

Depuis, nous avons PEUR !

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=> Heu, faut sortir maintenant, vous êtes déjà 24 la d'dans

Vendredi 27 Aoû 2010

Symphonie en couac mineur

1er mouvement, allegro
Achat malin sur le net
de 15 kg de croquettes et d'un stock de litière pour mes crocodiles.
Hop, pas besoin de se déplacer - feignasse-geek-powaaa !

2nd mouvement, andante
Faire livrer au bureau
, pour éviter le petit papillon dans la boite aux lettres. Vous le connaissez, c'est le traditionnel :
"Je suis passé chez vous, vous n'étiez pas là gros loser, passez par l'enfer de la poste un samedi matin, hahaha.
Signé : votre livreur qui vous emmerde bien bas"
.
Alors que sur le lieu de travail, entre le concierge qui collecte le courrier 24h/24 et le couve jalousement, et les collègues qui se font livrer de la lingerie, des ballots de coke et des armes de guerre tous les jours, j'ai pas ce souci.
Haha, on me la fait pas, à moi !

3ème mouvement, paniquoso
Le jour de la livraison au bureau, réaliser que 15kg de croquettes, c'est lourd.

Et que deux sacs de litière pour le prix d'un, aussi.
Surtout à 14kg pièce.
43kg en tout à manutentionner à dos d'homme.

4ème mouvement, ohmondieumondieu
Découvrir qu'on avait commandé en plus un ÉNORME bac-à-caca king-size pour hippopotame - il était en solde, les dimensions n'étaient pas clairement indiquées... Le carton qui le contient fait 1m30 X 1m20 X 1m20. A peu près 2m3.
Le livreur à adoré - ça ne rentrait pas dans l'ascenseur, il est monté à pieds.

5ème mouvement, crétinissimo
Se retrouver bien embêté pour retrimballer tout ça chez soi, le soir, en métro.

Zanskar - janv 2009
Zanskar, rivière gelée, Janv-09.
Anil Ramantra Changpo rapporte 50kg de croquettes au village, et des pouic-pouics en caoutchouc pour ses yacks, afin que ceux-ci ne se fassent plus les sabots sur son couvre-lit en dentelle.

6ème mouvement, I'm a loser baby
- Les 28kg de litière minérale sont extraordinairement pré-parfumés. Procédé révolutionnaire pour contrer les odeurs : étouffer sous une odeur encore plus forte.
Ainsi ka sac de litière fraîche à peine ouvert dégage une puissante odeur d'urine de fauve rance à faire s'effriter les murs.
C'est une horreur.
Mais mes deux lynx du Bengale en sont enchantés : ils se roulent dans leur (ancien) bac-à-caca avec des feulements extatiques... Hïrk.
- Le nouveau "bac" n'entre nulle part, impossible à caser où que ce soit.
Il trône, immaculé, au milieu du salon.
On dirait un genre d'énorme téléporteur ovoïde, comme dans La Mouche.
En plus inutile.

Grand final, generosso

Je donne à qui veut une titanesque litière rouge et blanche, toute neuve, jamais servi, avec filtre à charbon anti-odeur turbo-ventilé et trappe battante king(kong)-size.

Idéale pour un tigre de belle taille, une famille de phacochères, un poney ou un bébé brontosaure.

Cadeau à venir chercher à la maison (pas d'envoi possible).
Prévoir un camion pour le transport.
Attention : usage en appartement exclu

.


Lundi 26 Jul 2010

Sexy roulettes

Il y a quelques semaines, profitant d'une grève des transports publics aussi légitime qu'opportune, j'ai entrepris de me rendre au bureau en rollers.
Cet effort salutaire d'une petite dizaine de kilomètres me permit de renouer avec les joies du sport de combat qu'est le déplacement urbain libre et autonome en surface. (Car à l'instar de nombreux de mes congénères cavernicoles, je me déplace beaucoup en métro).
Or j'ai découvert que ce patinage intensif me rendait absolument irrésistible.
Me construisant des fesses en béton armé, au bénéfice exclusif de la femme que j'aime...Je me suis fait siffler.
Trois fois.
Et même brutalement culbuter en pleine rue.

Si si. Je vous raconte.

1. La première fois, je me suis fait siffler par des collégiennes. Bon, c'est l'été, leurs hormones travaillent, elles siffleraient un poney borgne qui leur derait un clin d'eil, dont acte.

2. Puis je fus sifflé par une horde encanaillée enterrant la vie de jeune fille d'une des leur. Ok, alcool, contexte : elles auraient sifflé un éléphant en slip kangourou.

3. Enfin, par une jolie jeune femme, seule, sobre et en pleine possession de ses moyens.
Très explicitement et sans ambiguïté.

Je déboîtais à fond de cuisseaux, arqué sur mes roulettes en feu, prenant à la hussarde une voie de bus contre nature, après avoir sabré d'une bissectrice tant hardie qu'élégante un carrefour fort fréquenté...
Et là, on me siffle.
Interloqué, je me retourne : à l'origine de ce leste comportement, une belle brune, le regard ardent, encore toute empourprée par la hardiesse de son acte.
Au passage, son sifflet était en parfaite harmonie avec sa tenue : un uniforme de la Police Nationale.

J'en ai été quitte pour un rappel à la loi sous la forme suivante : "Hep, vous là, vous tuez pas, ça serait dommage"

Huhu.

Hum.

Évidemment, le vendredi suivant, c'est en roulettant prudemment telle une novice sortant du couvent, à l'allure d'un pétale de rose poussé par la brise sur un passage clouté tout ce qu'il y a de plus régulier, passage piéton bien dégagé, à haute visibilité, large, dûment signalé et très pavé, après avoir bien regardé à droite et à gauche comme ma maman me l'a appris... que je me suis fait culbuter sans vaseline par un connard en voiture.
Hop, fauché net, retourné à sec sur le bitume.
Tournant à l'arrache sans clignotant, il ne m'avait tout simplement pas vu.

A sa décharge, cet abruti était au téléphone.

Rien de cassé, coude ouvert, quelques contusions, et une fin de trajet sanglante ponctuée de haltes compresse-Dakin chez quelques pharmaciens à la mine horrifiée.

-----

Bilan : Vais plutôt continuer à taquiner les couloirs de bus à rebours, c'est tout de même nettement moins dangereux et manifestement beaucoup plus sexy.


Vendredi 09 Jul 2010

Ultimate Door Fighting

(Tout d'abord, désolé de poster aussi peu. Mais à chaque fois que je vais pour écrire une ânerie ici, une armoire normande ou un piano de concert tombe sur la fiole d'un de mes proches - sans être superstitieux, ça me refroidi un tantinet.
Mais vu que là tout de suite, c'est moi qui me suis je me suis ventilé sur le bitume en roller, j'en déduit que là, c'est bon, la boucle est bouclée, je peux poster sans risque.)

Or donc :

L'autre jour...(*)

Un lundi matin (forcément), avant d'aller bosser.
Nettoyage de la caisse des ornithorynques ; je sors sur le pallier avec mon joli petit sac plastique direction le vide-ordure.

Et là, Vlang.
La porte claque.

La porte de chez moi.
MA porte. A qui je n'ai jamais rien fait de mal.
Avec moi dehors.

Dans l'appart, mes clefs, et deux crocodiles du Nil affamés attendant mon retour et leur dose de croquettes.

Bien entendu, une urgence grave a appelé ma belle, ses clefs et son sourire à 600 bornes de là pour quelques jours.
Un double des clefs se trouve bien chez mes parents, à deux pas. Mais ils sont en vacances. Loin. Très loin.

Mais pas de souci ! Il y a deux serruriers dans le quartier, c'est bien le diable s'ils ne m'ouvrent pas en deux deux !
Sauf que... on est lundi. Fermés.

Haha, qu'à cela ne tienne, vais trouver un autre serrurier, tatsoin ! Le hall de l'immeuble regorge toujours de leurs infâmes placards publicitaires, qui engorgent massivement dans nos boites aux lettres.

Sauf ce lundi. Un ménage salutaire a été effectué dans les parties communes.
J'ai d'ailleurs juste le temps de voir s'enfuir l'homme de ménage et ses sacs poubelle.

Baste, sus à l'annuaire, direction La Poste !
A l'accueil, une connasse charmante demoiselle... non, une conasse, me dit en substance : "Un annuaire ? A la Poste ? Haha mais on fait plus ça monsieur ! Vous retardez de 30 ans, faut aller dans une agence commerciale Orange maintenant. La plus proche est rue Toulabas, à Perpèteville (vieux ringard)."
(Et dire qu'on tente de nous faire avaler la privatisation de la Poste en vantant un meilleur service au public...)

Ok, je ne lui retourne pas son bureau dans la tronche, je sors presque calmement et me dirige vers un café muni lui, comme il se doit, des précieuses Pages Jaunes.

Je vous passe les appels aux "AAA Clés-Serrurerie-Secours" et autre "1,2,3 Dépan'", et les devis entre 150 et 600€ (si si, pour une simple ouverture de porte)

Dépité, j'en accepte un au pif en espérant qu'il ne détruira pas la porte, et retourne la queue entre... le moral en berne vers mon huis rétif.


Mon itinéraire passant devant le Centre d'Imagerie Médicale.

Et là l'illumination ! J'entre, explique ma détresse, demande une vieille radio à l'accueil, qu'on me donne avec un grand sourire et retourne au pas de course à la maison.


En moins de trois minutes à bidouiller ma serrure, j'ai pu rentrer chez moi grâce à une photo de tibias.

[Radio] Tibias ouvre-porte

Je tiens donc à remercier ici le Centre d'Imagerie Médicale, Radiologie, Échographie, Mammographie et Dentaire de ma ville, pour son sens de l'accueil, sa gentillesse et SURTOUT l'excellente qualité de ses produits.

-

Dans une prochaine note, j'aborderai LE sujet brûlant de l'été : comment être sexy en rollers sans trop risquer sa vie.

-

(Et merci à tous ceux qui m'ont souhaité un joyeux anniversaire :) )

* Oui, j'aime bien commencer mes billets par "l'autre jour". Et placer l'expression "Du coup", aussi.**
** Ha, qu'est-ce que je vous disais !


Vendredi 28 Mai 2010

Fromage de dri : délice des géologues

Yak

Oyez oyez messires, accortes damoiselles et rebondissants lapereaux, la merveilleuse histoire du fromage de dri.

Il était une fois, dans une contrée très haute et très lointaine, un gentil petit barbu givré qui s'en retournait taquiner les sommets himalayens pour la seconde fois.
De son premier séjour, il avait gardé le souvenir ému du regard tendre des yaks au grand gros cœur.
Ainsi que la furieuse envie de réussir à les approcher de plus près. Sales bêtes.

Or il existe une...

- I. Loi de thermodynamique qui rêgle la proximité du You au Yak :

L'été :
Prenez un yak - que nous appellerons Jigme Tsetang Gudak Le Terrible Yak pour faire simple. Posez-le sur un chemin à 5000m d'altitude.
Yak, programmé pour, monte.

Prenez un You, que nous appellerons euh, You. Posez-le sur le même chemin, 20m derrière le yak.
Le You, motivé par la perspective d'une bonne photo, suit.

Miracle de la science, il se trouve que distance du You au Yak ne sera jamais, en aucun cas, inférieure aux 20m de départ, et ce quelle que doit la quantité d'énergie investie par You pour rattraper Yak.

Et même, plus le You se mettra à accélérer, manquant de tomber en syncope par manque d'oxygène, y compris en tentant de courir (ce con), plus le yak s'éloignera, d'un pas égal, calme, déterminé et puissant, et creusera la distance.
Provoquant asphyxie, suffocation et frustration du You.

Un tel animal, dont le cœur doit bien faire la moitié de la cage thoracique, mérite le respect.

L'hiver :
Même Yak, chemin, 1,5m de neige.
Même You, même chemin, même neige.

Là, le phénomène s'inverse avec le froid : plus le yak est près, plus il se trouve être de face, plein de cornes, buté, borné, et moins il bougera. Et plus le You doit le contourner prudemment pour éviter de se prendre un coup de corne dévastateur.

Un tel animal, dont l'inertie mauvaise doit bien faire un millier de fois ce que pourrait supporter ma cage thoracique s'il avançait d'un pas, mérite un respect prudent.

-

- II. Attachons nous au régime alimentaire de l'animal :
L'été, le yak tire profit du riche environnement des montagnes himalayennes.
Il mâche des cailloux.
L'hiver, la nature est bien faite, il croque des voyageurs téméraires de la glace.

-

- III. Nous en arrivons au point qui nous intéresse : le fromage :.
Le yak est un bovin, les ladakhis utilisent le lait de ces bestiaux pour produire du fromage.
Aaaah, le fromage de yak ! Un Saint-Graal !

Paradoxalement, au pays des toges bordeaux, des bonnets safrans ( c'est bon les pluriels pour les couleurs ? J'ai oublié la règle et mon lynx pentadactyle a mangé mon Bled) et de la farine d'orge grillée, c'est très dur à trouver, le fromage de yak.
Une véritable épreuve pour le voyageur motivé.

J'en ai cherché toute une matinée d'hiver sur le marché de Leh.
« - Hi ! Yak cheese, do you have yak cheese ? »
« - Ah ? Yak cheese ?! No, no, hihihi ! »
« - You know, yak, yack, big horns – cheese, good, miam ? »
« - Hahaha, no no, no yak cheese, hihihi ! »

Après deux bonne heure de recherche infructueuse à me taper tous les stands du marché (drap posé au sol, denrées inidentifiables, édentés hilares adorables) ponctuée de dénégations tartinées de grands sourires rieurs, au cœur même du pays ultime où se produit cette nourriture rare... chou blanc.

Finalement, une dame très gentille, émue par ma détresse, m'a expliqué par gestes que la nature avait pourvu le yak d'attributs qui l'empêchaient physiologiquement de produire un lait dont on puisse faire des fromages.
Donc qu'on se le dise, le fromage de yak n'existe que dans la fange nauséeuse d'esprits zoo-pervertis.

Tandis que le yak croque des caillasses et effraye le voyageur, c'est sa femelle, la dri, qui produit le fromage.

Apparemment ça les a bien fait marrer les maraichers de Leh, que je leur demande du fromage de taureau pendant des heures !
Tout le monde s'étant copieusement foutu de ma gueule, j'ai fini par l'acheter, mon fameux fromage de dri.
J'en ai pris deux sacs.
Gros.
Trop gros.

-

- IV. Organoleptie :
Le fromage de dri, un fromage de terroir :
Alors, vous demandez-vous, le fromage de dri, ça ressemble à quoi ?

Il en existe deux sortes.


Eté : boulettes de cérumen. Même consistance, même goût.

Hiver : gros gravier pête-dents inattaquable, au goût prononcé de poussière âcre, et de vieux pied-pneu mort macéré dans la douleur, datant du paléolithique inférieur.
Se déguste au marteau-pilon, avec GRANDE modération.
Ne pas avaler.

Mon tigre du Bengale, après s'y être pété deux canines, refuse désormais d'y toucher.

-

Si jamais je viens à vous en proposer, REFUSEZ !
Yak cheese - fromage de dri - caillasse


Vendredi 21 Mai 2010

La liste

[PHOTO]Petit dodo au frais
Haiku illustratif : petit bivouac de printemps
Neige sous le bonnet rayé
Une tête
Ronfle

J'avais prévu de vous ensevelir sous les notes kikoololesques, de poster une photo de capybara kirghize par jour, de vous abreuver d'image de palaces ladakhis, de vous parler des délices inégalés qu'apporte la dégustation de fromage de dri (Aurélia, la fourbe, m'a bien grillé sur le coup), d'ouvrir mes vannes de napalm sur toutes les publicités pourries qui nous assaillent quotidiennement (par exemple cet enfoiré de "Lézard de la Table", qui nous incitait tantôt sur les ondes radiophoniques à briser notre vaisselle encore intacte pour la remplacer par... de la vaisselle neuve).
Ou de vous couvrir de grenouilles.

Et pourtant, pas.
Frustrant, non ?

Mais pourquoi t'est-ce que donc-t'il ?

Et bien, brossant la poussière de ci-de là et passant un coup de plumeau en écailles de loutre dans les coins, je suis retombé sur la face caché de ces Z'Alpages.
Le Deuxième Onglet.
Le Grand-Œuvre.

Rando.

Je me suis auto-piégé.
Impossible de résister, je me suis fait aspirer dans le vortex de la bête.

Et plusieurs soirs de suite, au lieu de me consacrer à la littérature vous abreuver d'âneries j'ai dû ressortir la balance de cuisine.
Peser et repeser tout mon matos de rando, essayer des combinaisons (combinaisons de matos, hein - je ne randonne pas en corset à froufrous - enfin, pas encore. Si ça se trouve il y a une idée à creuser pour l'aspect polyvalent du corset...), retracer l'historique de mes choix et découvertes...

Or la page en question étant obsolète, j'ai dû la mettre à jour.
Ne point le faire eût été criminel.
C'est mon devoir envers l'humanité.

Car la "Belle saison" avançant à grands pas, les visiteurs en quête des meilleurs sac-de-couchage-sac-à-dos-pompes-popotes-merdouilloutdoor s'égayent un peu partout sur le net, se collent sur la verrerie du premier fanal qui brille, grattent au premier refuge ouvert et dévorent avidement toute info qui s'y trouve.

Vous seriez sidérés de voir les statistiques de fréquentation de cette page : je n'y comprends rien, elles atteignent des sommets.
Bref, il fallait que je fasse un peu le ménage pour accueillir dignement ces voyageurs égarés.

Me reste plus qu'à ajouter quelques photos en situation.
Comme un poster central d'une tente langoureusement dépliée, un duvet charnu grand ouvert entouré de bâtons de marche dressés vers le ciel, une popote aux formes douces humide de rosée...

L'œuvre semblerait presque achevée - mais le sera-t-elle jamais ? Il y a tant à écrire sur le sujet encore...

Puisse cette page lourdingue geeko-randonnistique à la gloire de la légèreté des sacs, exclusivement consacrée au matos de randonnée, aider d'autres geeks à grosses chaussures, mes semblables, mes frères, bouquetins des villes égarés hors de leurs alpages, à trouver, avant de partir eux-même tutoyer les sommets, la sérénité, en se pignolant sur ma liste.

Ah mes souhaits.

-

(Ah, je vous avais promis plus haut une photo de capybara, hoplà la voila : )
[PHOTO]Loutre cendrée

D'autres considérations considérables, visant à faire remonter mon ranking au niveau du fromage de dri, quelque-part dans le courant de la semaine prochaine.
La bise !

You

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Vendredi 14 Mai 2010

Quand-même !

Parce que la vie, aussi merveilleuse et prodigue soit-elle en libéralités étourdissantes, n'en reste pas moins une véritable truite gluante et injuste, parfois.

Parce qu'on m'a élevé à coups de carpe diem, qu'on m'a transmis le "fous toi de ça et vois grand" - mais que ça ne suffit pas toujours.

Parce que quand il faut vraiment se battre et aller de l'avant, il faut plus, et qu'une devise comme "Quand-même !" prend alors tout son sens.

Parce que ces alpages numériques peuvent et doivent rester un lieu de joie, qu'une photo de chaton des abysses postée ici est aussi un clin d'œil ogival, un coup de pouce flamboyant, un brutal coup dans les genoux des crustacés.

Parce que certaines se battent et que ça fait mal.

Parce que participer au combat, c'est aussi continuer à raconter des âneries.

Malgré tout, pour, parce que, et surtout quand-même !, je réactive ce blog.

La bataille fait rage - ici, je soufflerai dans la corne pour "z'y remettre un coup de tsoin-tsoin"

.

Permalien Posté par You à 01:05, Catégories: Messages cryptiques, Quand-même,   -  
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Dimanche 04 Avr 2010

Morphine

Dans ma quête insatiable d'un exutoire à mes désirs inextinguibles de Grand Extérieur, et d'un palliatif successible de me faire oublier la surabondance de plafonds en milieu urbain (ainsi que deux-trois autres bricoles moins glamour), il m'arrive de courir la littérature, en lieu et place des vertes prairies.

Ainsi, ma bibliothèque se remplit-t-elle des ouvrages ensablés de Théodor Monod, des vagabondages vodkatologiques de Sylvain Tesson à travers l'Asie, des enquêtes de Krakauer Into Thin Air ou Into the Wild, de Kerouakeries allumées, des récits d'Henrich Harrer au Tibet, des sinistres contes de London dans le Grand Nord, ou des fracasseries barges de Mike Horn dans les congélateurs des deux Pôles.

Parfois certains ouvrages, une fois acquis, restent au chaud sur les étagères, se couvrant doucement d'une ouate de poussière, attendant patiemment leur heure.

En l'occurrence, je suis retombé l'autre jour sur Voyages en Alaska, de John Muir, acheté en... juillet 2006, et jamais ouvert depuis.
Ça m'a fait très plaisir, j'aime bien me faire des cadeaux comme ça, à quarante quatre mois de distance.

Donc je l'ai glissé dans mon sac.
Sa mission : transfigurer mes trajets sub-métropolitains.

Et bien ça marche.

Illustration :

"Au nord, se laissait deviner dans la brume dorée une majestueuse vallée, creusée par les confluents de deux fantastiques glaciers dont l'azur buttait contre une moraine d'un kilomètre et demi de large qui ZZZzzzzz" (pouf, dodo)

"Assis dans la mousse, je me laissais aller à contempler les subtiles coroles des Ptitefleura mignonis, dont les touffes sauvages de 3cm de large sur 1.3cm de long me rappelaient, dans leur beauté délicate, mes chères Plantula kromeugnonis de Yosemite Valley. Je vis aussi quelques Herbae quelconquae, des Autrae bidulum ininteressansis, et des ZZZZzzzz..." (pouf, re-dodo)

"Au sud-est de la berge, un groupe de pins rouges de 27m30 de haut et de quarante cinq à cinquante centimètres de diamètre, autrement appelés "eachekawawaagroumphf" par les indiens, balançaient leur cime argentée sous ZZZZZzzzzz..."(pouf, re-re-dodo)

"Après quelques heures de marche, jZZZZzzzz..."

"Soudain, [HEIN, HA, QUOI QUOI QUOI ???] le jour se leva." Ah, ok. ZZZZzzz...

"Saint-Lazare, veuillez laisser descendre les voyageurs avant de monter, merci" Gné ? Pfrnglui ? Wot ? Déjà arrivé ?


En résumé, Voyages en Alaska est d'une efficacité redoutable.
John Muir a complètement transfiguré mes trajets domicile-travail.
Grace à lui, une heure de métro ne dure plus que 5 ou 6 minutes.
De veille.

J'espérais une tisane puissante, sauvage et poivrée, je me retrouve avec un litre de morphine. Je pense finir ce bouquin dans 827 ans.

Je vous ferai un compte-rendu détaillé de quatre ou cinq milles pages ce jour-là.
Imprimé sur du papier confectionné en pin d'Alaska de 57m70 de haut et de 48cm de diamètre, ayant poussé sur les rives brumeuses des sinuosités des rives clapotantes de la rivière Eeechtekawana, dont les reflets sublimes répondent à l'éclat bleuté d'un glacier de 2,7km de long sur 1,47km de large, poussant une moraine karstique couverte d'une délicat tapit d'innombrables buissons de baies d'ZZZZZZZzzzzz....


Jeudi 25 Mar 2010

"Je ne dois pas faire d'escalade avec des raquettes."

Salutàtous,

Ça m'aurait fait mal de faire sombrer dans les eaux du Léthé les quelques photos du post d'octobre dernier sur ma dernière balade en Vanoisisthan, sans les remplacer par d'autres plus récentes.
Quand bien même la dernière note en ces alpages commencerait-elle à jaunir, la pauvrette.

Bref.

Six mois sans une bonne grosse dose alpine (de cheval) (la dose), je commençais à trouver le temps long.
Vous aussi, non ?
Donc, six mois plus tard on prend les mêmes et on recommence.


Les protagonistes :
* A ma gauche, votre serviteur, 1m10 tout rouillés par une vie trop urbaine, pétri d'enthousiasme barbu sur ses raquettes toutes neuves.
* A mon autre gauche, Dr Yonel, 3m25 de guerrier en lutte contre un virus tenace rapporté des profondeurs fangeuses des vallées altoséquanaises.

En d'autres termes, Yonel et moi ne montons jamais en montagne sans respecter deux ou trois constantes relatives à notre santé et préparation physique.
A savoir :
- Partir à cloche-pied, un bras attaché dans le dos. Semi-décédés si possible.
- Envisager de dormir par -45°C à 7863m d'altitude accrochés par les dents à une crête ventée, grippés.
- Le tout en slip avec un bout de beaufort dans la poche kangourou.
On ne transige pas avec ça, c'est la Tradition.

Le lieu :
Vanoisisthan sud, territoire des sanguinaires tribus de chamois aux yeux de feu.

Terrain :
Pentu. Très. Couvert de godzillions de tonnes de neige déliquescente.

Météo :
Agréable. Très. Trop. Surtout l'après-midi, en face sud.

Sur place :
Prise de langue contact informations fraîches auprès des autochtones de l'Office du Tourisme.
- Bonjour ! Rando raquettes là-haut, ça passe ?
- Alors, nous avons un circuit très joli de 4km qui part derrière le parking, au pied du télésiège des Marmottes. Il passe au pied de la piste verte et fait le tour du Club Mickey. Deux heures de balade.
- Euh... hein ? Non mais sinon, là-haut, sur le massif, ça tient ? La neige est stable ? les refuges sont accessibles, c'est ouvert ?
- Ah non monsieur, les refuges sont fermés.
- Gni ???

Au final et en insistant ("Nous bourrus, vouloir monter, refuge du Piton Branlant atteignable ou faut pelleter un igloo ?"), la charmante damoiselle de l'OT nous avoua que "oui, la partie hivernale des refuges était ouverte, non gardée" (donc tranquille et rien que pour nous) mais accessible en théorie. Quant à la tenue de la neige hors des pistes, ce n'était pas son domaine (skiable).

Ses instructions étaient manifestement de dissuader toute tentative de fuite pérégrine hors des sentiers battus. Et d'avertir les hélicos du PGHM en cas d'évasion de touristes.
Elle appliquait ses consignes à la lettre.
C'est bête, un tantinet plus d'info nous aurait probablement aidé...

Résumé partiel en images, avec commentaires d'un guide du coin :

- "Les raquettes, ça sert à rien, c'est un truc pour les touristes".
[PHOTO] les raquettes, ça ne sert à rien.

- Vous avez bien raison. A rien. Du tout.
[PHOTO] les raquettes, ça ne sert à rien. Du tout.

- "Vous êtes montés jusqu'au Cuchet ? Hé bin, belle balade... Mais... ça passe, par là-haut ?"
[PHOTO] Ça passe, au Cuchet ?
- Heu... moui... enfin non... en tout cas, c'est passé quand même !
Et après on avait prévu de rejoindre le refuge de Vallonbrun...

- "Ah c'est joli par là".
- Il parait... on voulait suivre le sentier du Balcon, qui surplombe la vallée à 2000m
[PHOTO] Non, ça passe pas...
- "QUOI ?! Non mais ça va pas, z'êtes maboules ou bien ?! Toute la montagne se casse la gueule par là !!!"
- Euh, oui, haha, hum. C'est vrai que ça nous a semblé en peu tendu, dans la pente plein sud, les orteils crispés sur nos raquettes, sur l'absence totale de chemin.
Pour tout dire, on a fait demi tour et on est redescendu dans la vallée pour remonter par l'autre chemin, 10 bornes plus loin.

- Ouf, bon, vous m'avez fait peur. Il est sympa le chemin par la forêt, hein !

- Ah ? Fallait passer par la forêt ? Aaaah, c'est pour ça... non parce qu'en contrebas du fil de crête, on a trouvé ça un peu sec pour de la balade familiale. Dites, ça glisse vachement là haut, à la tombée du jour, quand la neige lâche par plaques...
- AAAARGH ! Aux fous !!!

Il va sans dire que j'exagère lourdement, toute ressemblance blah blah blah...
Au final ce fut une bien belle promenade. J'ai grand hâte de remettre ça.
Et d'inaugurer mes crampons lors d'une petite promenade de santé sur les pentes de la cascade de glace de Khumbu, par exemple.
Haha.

D'autres amateurs ?
[PHOTO] Froutch, froutch, froutch...

-


Mercredi 27 Jan 2010

Seven

Verbatim, ce joli compte de fée pour geek arrivé l'autre jour au bureau :

* j'viens de trouver ça sur microsoft:
"Correctif Windows XP Édition 64 bits : Blanche-Neige et les sept nains

Cette mise à jour résout le problème « Playback and Copy-Protection Issues When You Try to Play the Snow White and the Seven Dwarfs DVD Movie » sous Windows XP Édition 64 bits, comme cela est expliqué dans l'article Q310510 de la Base de connaissances (KB ) Microsoft."

*ça m'a trouvé ça parceque je cherchais un truc sur ... windows seven...

Dans notre boulot, c'est Noël tous les jours.
(Heigh-ho, Heigh-ho, Heigh-ho, on rentre du boulot ! Ploum-ploum-ploum-ploum, ploum-ploum-ploum-ploum, Heigh-ho, Heigh-ho !)

[EDIT : Je précise que dans le domaine où je bosse, ils n'est jamais question de dragons, de dessins animés, de princesses ou de nains. Mais plutôt d'énormes bateaux de transport industriel, de calculs de taux de fret, de logiciels magiques et de leurs utilisateurs parfois peu dégourdis]

Permalien Posté par You à 22:42, Catégories: Du nawak,   -  
=> 15 commentaires ? Mais c'est Byzance-les-Bains !

Vendredi 15 Jan 2010

Meilleurs veaux

Je sens que si je reste quiet plus longtemps, je vais me faire tancer
(voulez-vous tancer grand-mêêêêreuh...).

Pis, certains risquent de me prendre pour un gros malapris* .
Or j'ai une réputation, et je tiens à mes genoux, donc inutile de me menacer avec cette barre de fer, merci.
Me pliant à la menace (parce que la tradition je l'emm...) c'est avec une joie sans pareille que je me vois dans l'obligation de faire mon devoir, et de vous présenter

Tous mes veaux - 2010.

Meilleurs veaux - 2010

- Eh ben, il est pas d'hier ton veau !
- Oui, bon, je sais, j'ai un peu de retard, yavait du verglas sur les routes, et c'était bouché sur l'A4, tu sais, après le péage. Mais tu as vu, j'ai fait des efforts, j'ai jonché le sol de poireaux pour pas que ça glisse de trop, et j'ai apporté une grosse maquette de jonque, comme dans les restau chinois, sympa non ?
- Ouais, ouais... bon, ya une femme nue, donc ça ira pour cette fois.

Mes souhaits ?
Je vous intime l'ordre de passer une année nettement meilleure que la précédente.

Là, je devrais vous raconter :
- Que j'ai fait un tour dans les Alpes et que je n'ai pu chausser mes raquettes faute de neige, mais que c'était bien sympa tout de même,
- Que pour regarder The Rebirth of Mothra un 31 au soir, faut être un poil givré - surtout que le fils de Mothra (un mite géante qui sauve le monde des sévices de Godzilla) est un étron géant, et qu'heureusement qu'on n'avait pas prévu de buche glacée pour le réveillon, elle ne serait pas passée.

- Que nous avons finalement vu Avatar. N'écoutez pas les rêveurs : c'est un gros film d'action bourrin tourné par LE spécialiste du film d'action bourrin (pour mémoire : Abyss, Terminator I & II, Rambo II : la mission, Aliens le retour, Piranha 2 - Les Tueurs volants), et qu'il ne faut pas s'étonner que James Cameron fasse tout péter son beau monde irisé bioluminescent - il ne faut pas aller voir ce film avec vos neurones, vous leur feriez du mal.
- Et que j'attends tout de même un reportage sur la faune de la planète Pandora par Jacques Perrin (Microcosmos, Le Peuple Migrateur, Océans...), parce qu'il était vachtement joli, le monde d'Avatar, avant que Cameron fasse tout cramer.

- Que j'ai regardé les taux de changes tout à l'heure ; après son effondrement, le cours de la gourde haïtienne remonte. Roselyne Bachelot n'y serait pour rien.

- Que j'ai envie de repartir en montagne. La neige me manque déjà. J'ai snifé le dernier flocon parisien hier.

Mais je ne vous dirai rien de tout ceci, car il est tard et qu'il faut vous coucher.

Meilleures salutations,
You



*[Edit : c'est "malappris" avec deux "p", semble-t-il, mais je n'ai jamais adhéré au concept des doubles consonnes. Les doubles consonnes, c'est fourbes**. D'ailleurs les consonnes sont fourbes.
"e oe eai eee u ie a ooe !"
"Le monde serait tellement plus simple sans consonnes"]

**[Edit 2, le retour : faute de frappe, il fallait bien entendu lire "Les doubbles consonnnes, c'est fourrbents" - veuillez pardonner cette innocente petite couille]

Permalien Posté par You à 01:39, Catégories: Du nawak, La vie, l'univers, le reste, Chatons,   -  
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The Mönstrous Kazette von der Alpages

Et youpi tralala, Glürtenzfeildt ein that Mönstrous Kazette von der Alpages ! Un p'tit bouquetin découvre le monde... et le grand Nawak Universel. Curieux/se? Cliquez sur le mouton

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