Archives pour: Mai 2010, 28

Vendredi 28 Mai 2010

Fromage de dri : délice des géologues

Yak

Oyez oyez messires, accortes damoiselles et rebondissants lapereaux, la merveilleuse histoire du fromage de dri.

Il était une fois, dans une contrée très haute et très lointaine, un gentil petit barbu givré qui s'en retournait taquiner les sommets himalayens pour la seconde fois.
De son premier séjour, il avait gardé le souvenir ému du regard tendre des yaks au grand gros cœur.
Ainsi que la furieuse envie de réussir à les approcher de plus près. Sales bêtes.

Or il existe une...

- I. Loi de thermodynamique qui rêgle la proximité du You au Yak :

L'été :
Prenez un yak - que nous appellerons Jigme Tsetang Gudak Le Terrible Yak pour faire simple. Posez-le sur un chemin à 5000m d'altitude.
Yak, programmé pour, monte.

Prenez un You, que nous appellerons euh, You. Posez-le sur le même chemin, 20m derrière le yak.
Le You, motivé par la perspective d'une bonne photo, suit.

Miracle de la science, il se trouve que distance du You au Yak ne sera jamais, en aucun cas, inférieure aux 20m de départ, et ce quelle que doit la quantité d'énergie investie par You pour rattraper Yak.

Et même, plus le You se mettra à accélérer, manquant de tomber en syncope par manque d'oxygène, y compris en tentant de courir (ce con), plus le yak s'éloignera, d'un pas égal, calme, déterminé et puissant, et creusera la distance.
Provoquant asphyxie, suffocation et frustration du You.

Un tel animal, dont le cœur doit bien faire la moitié de la cage thoracique, mérite le respect.

L'hiver :
Même Yak, chemin, 1,5m de neige.
Même You, même chemin, même neige.

Là, le phénomène s'inverse avec le froid : plus le yak est près, plus il se trouve être de face, plein de cornes, buté, borné, et moins il bougera. Et plus le You doit le contourner prudemment pour éviter de se prendre un coup de corne dévastateur.

Un tel animal, dont l'inertie mauvaise doit bien faire un millier de fois ce que pourrait supporter ma cage thoracique s'il avançait d'un pas, mérite un respect prudent.

-

- II. Attachons nous au régime alimentaire de l'animal :
L'été, le yak tire profit du riche environnement des montagnes himalayennes.
Il mâche des cailloux.
L'hiver, la nature est bien faite, il croque des voyageurs téméraires de la glace.

-

- III. Nous en arrivons au point qui nous intéresse : le fromage :.
Le yak est un bovin, les ladakhis utilisent le lait de ces bestiaux pour produire du fromage.
Aaaah, le fromage de yak ! Un Saint-Graal !

Paradoxalement, au pays des toges bordeaux, des bonnets safrans ( c'est bon les pluriels pour les couleurs ? J'ai oublié la règle et mon lynx pentadactyle a mangé mon Bled) et de la farine d'orge grillée, c'est très dur à trouver, le fromage de yak.
Une véritable épreuve pour le voyageur motivé.

J'en ai cherché toute une matinée d'hiver sur le marché de Leh.
« - Hi ! Yak cheese, do you have yak cheese ? »
« - Ah ? Yak cheese ?! No, no, hihihi ! »
« - You know, yak, yack, big horns – cheese, good, miam ? »
« - Hahaha, no no, no yak cheese, hihihi ! »

Après deux bonne heure de recherche infructueuse à me taper tous les stands du marché (drap posé au sol, denrées inidentifiables, édentés hilares adorables) ponctuée de dénégations tartinées de grands sourires rieurs, au cœur même du pays ultime où se produit cette nourriture rare... chou blanc.

Finalement, une dame très gentille, émue par ma détresse, m'a expliqué par gestes que la nature avait pourvu le yak d'attributs qui l'empêchaient physiologiquement de produire un lait dont on puisse faire des fromages.
Donc qu'on se le dise, le fromage de yak n'existe que dans la fange nauséeuse d'esprits zoo-pervertis.

Tandis que le yak croque des caillasses et effraye le voyageur, c'est sa femelle, la dri, qui produit le fromage.

Apparemment ça les a bien fait marrer les maraichers de Leh, que je leur demande du fromage de taureau pendant des heures !
Tout le monde s'étant copieusement foutu de ma gueule, j'ai fini par l'acheter, mon fameux fromage de dri.
J'en ai pris deux sacs.
Gros.
Trop gros.

-

- IV. Organoleptie :
Le fromage de dri, un fromage de terroir :
Alors, vous demandez-vous, le fromage de dri, ça ressemble à quoi ?

Il en existe deux sortes.


Eté : boulettes de cérumen. Même consistance, même goût.

Hiver : gros gravier pête-dents inattaquable, au goût prononcé de poussière âcre, et de vieux pied-pneu mort macéré dans la douleur, datant du paléolithique inférieur.
Se déguste au marteau-pilon, avec GRANDE modération.
Ne pas avaler.

Mon tigre du Bengale, après s'y être pété deux canines, refuse désormais d'y toucher.

-

Si jamais je viens à vous en proposer, REFUSEZ !
Yak cheese - fromage de dri - caillasse


The Mönstrous Kazette von der Alpages

Et youpi tralala, Glürtenzfeildt ein that Mönstrous Kazette von der Alpages ! Un p'tit bouquetin découvre le monde... et le grand Nawak Universel. Curieux/se? Cliquez sur le mouton

You

Mai 2010
Lun Mar Mer Jeu Ven Sam Dim
<<  <   >  >>
          1 2
3 4 5 6 7 8 9
10 11 12 13 14 15 16
17 18 19 20 21 22 23
24 25 26 27 28 29 30
31

Archives

Ailleurs

Amis

Médiéval

Zutilitudes

Balade

  • Vive le vent, vive le vent...

    ” – Alors, ces vacances en Islande ?”
    ” – Oh, sympa…”


    Isande, février 2015. Quelque part au nord du Hofsjökull.
    Astex, ce poulet, décide de retirer ses skis pour essayer d’avancer.

Zique - Groupes

Rando z'é voyage

Diverzévariés

    Glütâges précédents

    Divers

    Rechercher

    Syndiquez ce blog XML

    What is RSS?

    powered by
    b2evolution

    phpMyVisites