Une association d'élus luttant pour la réintroduction de l'ours dans les Pyrénées propose, à l'occasion du lâcher de printemps de 5 ours slovènes - en remplacement de ceux qui s'étaient fait butter - le concours suivant :
Le but du concours est de donner un nom aux 4 femelles et au mâle qui vont avoir l'honneur dans les mois à venir de tenter de survivre au poison, aux pièges et aux coups de fusil des grincheux (ainsi qu'aux embuscades terroristes de moutons jihadistes).
Bref, d'éviter de finir comme Cannelle, abattue par un chasseur (puis rôtie à la broche par un troupeau de brebis cannibales).
Pour le mâle, j'aurais bien une idée.
Il faut un nom qui reflète la simplicité de cet animal parachuté dans des montagnes étrangères, sans comprendre ce qu'il fait là (sans compter qu'il ne parle même pas a langue et qu'il a un accent épouvantable)
Un nom qui sente la liberté, la nature sauvage...
Un nom qui lui serve d'avertissement, aussi...
Je propose de l'appeler : "Forest".
Run, Forest, run !
Hier soir, pour parler trek et Ladakh, nous sommes allé dîner dans un très bon et très réputé restaurant chinois du XIIIe, Sinorama (avenue de Choisy).
La carte, particulièrement variée, proposait entre autres mets délicats, des
C'est un plat traditionnel chinois prisé. C'était dans les "Spécialités du Chef".
Ce devait être comestible. Je suis bête - j'ai testé.
Donc voila. Mon assiette garnie des langues de trente canards.
J'ai ainsi appris hier soir des choses passionnantes sur l'anatomie buccale des canards.
Le canard a un os cartilagineux dans le gosier, prolongé par une sorte de tube caoutchouteux. Les deux sont solidement arrimés l'un à l'autre, il est vain de tenter de les dépiauter comme on peut le faire avec les crevettes.
Rien à voir - le canard tient à sa langue, qu'on se le dise.
Il faut donc croquer le tout. Os compris.
Détail amusant : le gout.
Pour aimer la langue de canard, il faut aimer le gout de l'os, du cartilage, et de la graisse. Pas plus. La langue de canard convient bien à qui sait se contenter des saveurs simples.
Bon, j'ai croqué et mastiqué la première avec vaillance, tenté de décortiquer les trois suivantes avec les dents pour tenter d'en comprendre l'intérêt gustatif, me suis acharné sur les 5 d'après par pure fierté, et j'ai chipoté avec deux-trois autres pour la forme avant d'être pris de remord - et de nausée, aussi.
Je ne sais ce qu'ils avaient fait, ces pauvres canards, ni de quels terribles secrets ils étaient détenteurs.
Mais ce que je sais, c'est que désormais ils ne parleront plus...
Finalement, j'aurais dû prendre la soupe de méduses.
Avaler un animal composé de 98% d'eau et deux neurones, même dégueulasse, j'aurais eu moins de remords...
Au petit matin, alors que la maisonnée et les gens raisonnables dorment encore, je descends courir dans la brume.
Pourquoi cours-je ? Quelle force mystique me pousse donc à surgir de ma douillette tanière au grand galop dans l'aube blême, baskets au pieds, plein d'un courage surhumain, pour m'exposer au crachin vicieux et mesquin qui noie la Capitale ? Le serais-je moi-même assez ? (courge)
[soit dit en passant, pas de grande différence entre "courage" et "courge"...]
Bon, oui, d'accord, je suis courge (ascendant carotte sauvage, mais là n'est pas la question). Disons surtout que je tente de contrebalancer un abus manifeste de fauteuil à roulettes avec les moyens du bord : mes pieds.
Quitte à friser le masochisme matutinal.
C'est dur.
Mais j'ai un truc.
L'accessoire ultime qui me transforme en Super Héro du bitume.
Pour trouver la force vitale de braver les éléments et cavaler dans les rues...
Je porte...
Un collant.
Un vrai.
De marathonien.
En lycra noir.
Avec de fines bandes jaunes soulignant mes muscles d'acier. (hum)
Gainé de cette tenue Supermanienne, je suis invincible. Je vole au dessus des trottoirs, éclair vif sautant les haies, se jouant des obstacles taquins du mobilier urbain ; les canards du parc municipal ne voient passer que mon ombre fendant l'air glacé, ne laissant dans mon sillage qu'un panache de buée éphémère.
Pourquoi ce collant est-il si efficace me demanderez-vous ?
Quel est le fabuleux secret d'un tel costume ?
La chaleur qu'il procure ? Non point.
Un maintien musculaire exceptionnel ? Que nenni.
Quelqu'artifice magique caché dans ses fibres ? Point du tout !
Non. L'avantage du collant, c'est que quiconque me croise dans cette tenue m'identifie immédiatement à la classe des "barges masos qui galopent au petit matin".
Donc, je suis TENU de courir.
Le collant est devenu un moteur du mouvement.
La seule raison de maintenir l'allure.
Car si par malheur j'en venais à ralentir un tantinet avant de rentrer chez moi, je redeviendrais...
Un type bizarre qui se balade en collant ridicule.
Et curieusement, autant la tenue médiévale au bureau, le lapin sur la tête l'hiver, les pompes de glacier en ville, j'assume plutôt bien.
Autant la promenade en collants dans les rues, à 6h30 du mat, moyen.
Du coup, grâce à mon costume de superman, je galope.
Pour éviter la honte.
On se motive comme on peut, hein !
Entendu l'autre jour à la radio, cette belle chanson d'amour du chanteur de blues malien Boubakar Traoré, qui disait ceci :
Bravo M. Traoré, ça c'est de la dialectique amoureuse !
Avec de tels arguments, elle va tomber raide, c'est sur.
Ça vaut la candeur amoureuse d'un Perceval, qui, encontrant une belle endormie dans les sous-bois, lui fit ainz mout galante cours :
En gros, il lui saute dessus, il la coince, elle se débat mais il s'en fout, car sa môman lui a bien dit "d'honorer les Dames".
20 fois de suite, en l'occurence.
Quelle délicatesse pour déclarer sa flamme...
A peine plus direct que Ronsard déclarant en substance à Hélène :
"Hé, t'es encore pas trop blette - heu... bon, on nique ?"
A côté, les valses d'hésitations modernes d'un James Blunt font presque mièvres...
Enfin sous couvert de douceurs sucrées, il ose tout de même déclamer à sa belle ce texte qu'un rappeur ne manquerait pas de traduire ainsi :
You're beautiful. You're beautiful.
T'es bonne / t'es bonne.
You're beautiful, it's true.
Tu déchire grâââve, bébé ! (yo, yo !)
I saw your face in a crowded place,
J'ai vu ta face / t'étais dans la place (wèèèch, yo !)
And I don't know what to do,
'Cause I'll never be with you.
Z'yva kom ch'sais pas quoi faire
(Komment trop que j'veux m'la faire !)
Brefle...
Autant l'avouer, toutes ces tergiversations sur les finesses du discours amoureux de cette belle bande de brutes épaisses à travers les siècles ne me sert qu'à faire passer moi-même un bien innocent petit message perso :
Rentré d'une merveilleuse semaine dans le Grand Blanc avec à 4 vaillants zoziaux.
J'en ramène une paire de cuisses en béton armé d'acier trempé bionique, quelques centaines de grammes de Beaufort-charcutailles répartis de-ci, de-là, une bonne charge de stress en moins, et un moral rayonnant.
J'en retiendrai l'espace, le froid vif qui fouette le sang, le givre dans la barbe, et une montagne de chantilly vierge n'attendant que les zébrures de nos skis...
C'est fou comme la montagne change les perspectives :
Là-haut, pas de foule, peu de presse : si l'on ferraille parfois aux télésièges, c'est par skis interposés - mais une fois en l'air, pas de limite au regard - juste le vent, le silence, et les âneries des copains...
Dans les pentes, plus besoin d'œillères : les gens sont naturellement floutés par la vitesse, petits points, obstacles mouvants et ludiques anticipés à des centaines de mètres (ou énorme surprise surgissant de nulle part à 3cm à la toute dernière seconde, c'est selon :-o )
Dans la pente qui file, on devine dans le blanc glacé les ombres bleues soulignant les reliefs à venir...
Perché sur un télésiège à 10m d'un sol qui se dérobe, on suit fasciné les traces que quelque fantomatique lapin alpin nous aura laissées dans la poudreuse de la nuit.
Et quelle magie que ces stalactites de cristal luisants sur les sapins au soleil couchant ! Beau pied de nez aux néons putassiers de nos villes...
Bref, rien de cassé, j'ai refait une belle provision d'énergie, de fromage et de charcuterie pour les mois à venir - le printemps se présente plutôt bien !
Si jamais vous me cherchez cette semaine, vous me trouverez...
Bonne semaine et bon courage à tous !
Le You des Alpages
Dans notre quête incessante de l'horrifique, Mlle MaPuce et votre serviteur sommes allé voir il y a peu "Landru", l'histoire du grand chauffagiste incarné ici par Régis Laspalès.
Laspalès ayant une tête de détraqué, la pièce était prometteuse.
Malheureusement, malgré une avalanche de sous entendus et de répliques jouant sur la connivence avec le spectateur devant l'ingénuité des victimes, j'ai été déçu.
Il manquait ce grain de folie, cette déviance délirante, la démesure, les giclées de sauce tomate gore qui auraient fait glisser cette pièce bien propre dans la farce sinistre et l'horreur loufoque vers laquelle elle lorgnait pourtant.
Ce n'est qu'en sortant de la salle que j'ai compris que la pièce était écrite et mise en scène par Laurent Ruquier. Avoir bridé le potentiel de Laspalès pour faire sonner quelques répliques, c'est dommage...
Pour se rattraper, nous sommes allé voir "13 Tzameti", film N&B franco-ukrainien conseillé par Seb.
Là, pour le coup, grande claque dans les gencives.
Film d'angoisse glaciale, j'en ai encore des sueurs froides.
Il risque de me hanter encore quelques temps.
S'il passe par chez vous, allez le voir.
Vraiment.
Mais pas seul.
Et prévoyez un restau derrière, pour décompresser.
Nous avons gentiment enchaîné sur le très délicat "Saw 2" ("Saw 6" est actuellement en tournage à Strasbourg, mais on m'a dit que c'est le scénario de "Saw 7" qui pue...). L'ayant raté au cinéma, nous l'avons regardé bien au chaud à la maison en divx (hou, c'est mal) Screener verdâtre qui conférait à ce pur film d'horreur glauque une patine plutôt intéressante.
Bien gore.
Comme interlude frais, drôle et léger :
Un petit film plein d'espoir : "Munich", de Steven Spielberg. Sur la traque et l'élimination des preneurs d'otages des Jeux Olympiques de 72 par les services secrets israéliens.
Services bien manipulés par leur hiérarchie.
Encore un film festif.
La fête en moins.
Après ces gaudrioles, quoi de meilleur que de se détendre avec une grosse farce monstrueuse : "Sheitan"
Mention spéciale à Vincent Cassel pour son rôle de psychopathe simplet du bois joli au sourire sympathique.
A classer avec les autres slasher movies, le côté farcesque rural en prime.
.
Puis re-pestacle avec "Deux sur la Balançoire".
Au départ, j'étais plutôt dubitatif (un pièce avec "Chouchou et Loulou ? mouif...)
Oubliez immédiatement Chouchou et Loulou.
Ici, cette histoire de couple qui s'entre-déchire, lui (Jean Dujardin) en avocat perdu sadique et manipulateur, et elle (Alexandra Lamy) en jeune femme seule lumineuse, dynamique... Rien à voir avec de petites scénettes amusantes.
Bref, c'est une réussite !
La pièce oscille en permanence entre tension et soulagement, en dents de scie sur nos nerfs.
Alexandra Lamy est une excellente comédienne au registre étendu - servie ici une mise en scène de Bernard Murat très bien foutue.
Et, cerise sur le gatal, la pièce est de mon auteur de SF préféré : William Gibson, l'inventeur du Cyberpunk (Count Zero, Neuromancer...). Belle écriture !
Une telle palette, un tel brio, ça me tronçonne à chaque fois...
Si la pièce tourne par chez vous, je vous la conseille chaudement.
Ah, sinon, nous avons complètement raté la sortie de "Bambi II"...
Il y a 10 minutes, je jouais avec un bâtonnet de menthol pur.
Vous savez, un de ces cristaux blancs translucides dans sa jolie petite boîte en bois qui se visse, vendue en pharmacie contre la migraine et le nez qui se bouche.
J'aime bien l'objet, j'aime bien son odeur et le froid vif qu'il met aux tempes dans mon bureau surchauffé.
Bref, je jouais avec.
Il m'a glissé entre les doigts.
J'ai voulu le rattraper.
Raté.
Clac !
Le bloc de menthol cristallisé a percuté la table, envoyant des éclats partout.
Dont un en plein dans l'œil gauche.
Du coup, sous la douleur cuisante, je me suis vite frotté l'œil.
De mes douces mains.
Pleines de menthol pur.
Le con.
RhââârrrRRRglll !!!
Bin le menthol dans l'œil, ça calme.
Quant à ce qu'a donné la douche oculaire glaciale à même le robinet pour rincer un globe oculaire écarlate à grande eau, je préfère ne pas en parler...
C'est la saison des oiseaux migrateurs.
Froufrous, chatoiements de couleurs vives, caquètements z'et cui-cuis emplissent l'air et les trottoirs de la Capitale.
- "Quedonc ? Des zoziaux en plein hiver ? En pleine grippaviairite aigüe ? Mais vous perdez la raison mon pauvre garçon !"
Que nenni ! Je ne parle pas ici des pauvres poulets qui toussent, des canards enroués ou des cygnes enrhubés pour avoir regardé tomber la neige avec un simple châle sur les épaules.
Non, je parle d'une réjouissante agression oculaire : les touristes japonaises.
Traversant la ville au retour du bureau, j'eus tout loisir d'admirer ces damoiselles dans leurs curieux atours...
Reconnaissables à 100 mètres, ce sont les seules à porter par -15° ces terribles jupettes plissées à carreaux jaune claquant et bleu électrique, des chaussettes hurlantes arrivant juste sous le genou et terminées d'atroces baskets orange vif mutantes et souvent déjà mortes. Ou, au choix, d’arachnéens escarpins qui ne sont manifestement pas faits pour marcher mais pour poinçonner le bitume et tordre les chevilles. Et de curieuses vestes franchement déstructurées, à motifs géométriques marron, choisies exprès pour jurer avec ce sac à main Pucca rayé de faux zèbre rouge et vert à paillettes. Sans parler des mitaines ajourées en résille fluo et du boa en plume...
Le mauvais goût érigé en règle : wouarf !
J'en étais là de mes remarques esthétiques, brocardant gentillement les unes et me payant la fiole des autres, lorsque je croisais mon regard moqueur dans une vitrine.
Et je me vis.
Barbu, ma grosse chapka à poils longs vissée jusqu'aux zyeux, toutes oreilles velues flapant au vent.
Enroulé dans mon écharpe militaire camouflage.
Chaudement vêtu de trois polaires d'un rillant camailleu de kakis, et d'une tunique péruvienne en toile rayée beige et grise.
Les pieds ferrés de ces pompes de glacier qui ne me quittent jamais.
Un sac à dos (camo lui aussi) perpétuellement boulonné sur les épaules.
Déjà prêt à gravir l'Annapurna... à 30m d'altitude.
Aventurier sur Seine.
Ri-di-cule.
Hum.
Finalement, les japonaises...
Bon, demain c'est vendredi : pour une fois je vais me déguiser en "vrai gens".
Ce sera donc costard-cravate.
Ça me changera.
Edit du matin : Raté. Suite à une météo pluviouille, j'ai honteusement renoncé, arborant ce matin ma plus belle tenue d'homme-grenouille
Et youpi tralala, Glürtenzfeildt ein that Mönstrous Kazette von der Alpages ! Un p'tit bouquetin découvre le monde... et le grand Nawak Universel. Curieux/se? Cliquez sur le mouton
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” – Alors, ces vacances en Islande ?”
” – Oh, sympa…”
Isande, février 2015. Quelque part au nord du Hofsjökull.
Astex, ce poulet, décide de retirer ses skis pour essayer d’avancer.
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